En Valais, la fin de l’hégémonie PDC?

Le visage du futur Conseil d’Etat valaisan pourrait être plus représentatif des partis, mais pas des genres. Selon un sondage, les démocrates-chrétiens pourraient n’être plus que deux à siéger dans un gouvernement qui ne compterait aucune femme

La majorité démocrate-chrétienne au gouvernement valaisan est plus que jamais en danger. Selon un sondage commandé par cinq médias valaisans, le parti pourrait même la perdre le mois prochain lors des élections cantonales, qui pourraient accoucher d’un gouvernement plus représentatif de la diversité partisane du Vieux-Pays. Cette normalisation de la politique pourrait être accompagnée d’un pas de retrait en ce qui concerne l’égalité des genres, puisqu’on se dirige vers un Conseil d’Etat uniquement masculin.

Publié ce mardi, le sondage place Serge Gaudin, qui accompagne les sortants Roberto Schmidt et Christophe Darbellay sur la liste démocrate-chrétienne, en sixième position au soir du premier tour, le 7 mars prochain, avec 36% des intentions de vote. Un rang qui, s’il se confirme, le verrait devenir l’homme qui a fait perdre sa majorité historique au PDC valaisan au sein d’un Conseil d’Etat, qui compte cinq membres.

Le score canon de Favre

«Ce sondage doit servir d’électrochoc pour tous les membres et sympathisants du PDC, réagit Joachim Rausis, président du PDC du Valais romand. Si on veut conserver la majorité au gouvernement, nous devons nous mobiliser, car selon le sondage, nos électeurs distribuent de nombreuses voix aux autres partis, mais nous en recevons peu. Il faut que nous soyons conscients de cela.»

Selon le sondage, Serge Gaudin est devancé, dans l’ordre, par Roberto Schmidt (50% des intentions de vote), le PLR Frédéric Favre (48%), Christophe Darbellay (44%), le socialiste Mathias Reynard (42%) et l’UDC Franz Ruppen (41%). La surprise vient du camp libéral-radical et du score canon de son candidat sortant. Premier dans le Valais romand, Frédéric Favre peut également, selon le sondage, compter sur un soutien important du Haut-Valais.

Outre-Raspille, le candidat PLR est crédité de 41% des intentions de vote, lui qui, il y a quatre ans au premier tour, n’avait récolté que 3% des suffrages dans le Haut-Valais. Le sondage lui donne même près de deux fois son score du deuxième tour de 2017 dans la partie germanophone du canton, alors que sa progression entre les deux tours était due à un soutien massif du PDC haut-valaisan, dans le but – atteint – de faire chuter l’UDC Oskar Freysinger. Avec un parti quasi inexistant dans le Haut-Valais, Frédéric Favre peut-il atteindre un score aussi élevé? Président du PLR Valais, Florian Piasenta, met en avant le travail effectué dans le haut du canton, notamment par la vice-présidente germanophone du parti, pour expliquer cette recrudescence. Il est toutefois conscient qu’atteindre un tel score sera difficile.

Candidates distancées

Dernier enseignement de ce sondage, les deux candidates vertes Brigitte Wolf et Magali Di Marco sont distancées avec, respectivement, 22 et 21% des intentions de vote. Le visage du futur Conseil d’Etat valaisan devrait donc être, sauf grosse surprise, entièrement masculin et collerait à l’importance des différentes représentativités données par les quelque 3829 sondés, qui jugent importante celle de genre à 38%, contre près de 60% pour celles des partis et des régions du canton. Et ce même s’ils estiment, à 60%, qu’une femme devrait siéger au gouvernement.

Mais il ne s’agit que d’un sondage, nous rappellent tous les présidents de parti. Les cartes pourraient être totalement redistribuées en vue du second tour, qui se profile d’ores et déjà… le 28 mars prochain.

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