Les forces du «oui»
LORENZ FURRER PROGRESUISSE
Dans une démarche très volontariste, le consultant et initiateur du mouvement Progresuisse a réuni plus de 200 personnes prêtes à soutenir l’accord-cadre, dont les anciens conseillers fédéraux Joseph Deiss et Doris Leuthard, le doyen de la place financière suisse Walter Kielholz et de nombreux recteurs d’université. Sans solution institutionnelle, la Suisse se coupera peu à peu de l’Europe. «Nous aurons un immense problème sans accord sur l’électricité», craint-il.
THOMAS COTTIER LA SUISSE EN EUROPE
Ce professeur émérite de l’Université de Berne et président du mouvement La Suisse en Europe – né en 2015 et comptant 300 membres – déplore les «grands malentendus» qui entourent le débat sur l’accord institutionnel. «Tout le monde ignore que l’UE a fait des concessions substantielles à la Suisse lors des négociations, par exemple en approuvant pour la première fois la création d’une cour arbitrale paritaire dans le cadre du règlement des litiges», souligne Thomas Cottier.
LAURA ZIMMERMANN OPÉRATION LIBERO
«La Suisse n’est pas une île», ne cessent de répéter Opération Libero et sa coprésidente Laura Zimmermann. Né au lendemain de la votation de l’UDC «Contre l’immigration de masse» au printemps 2014, ce mouvement aux idées à la fois libérales et progressistes est passé maître dans le financement participatif. Il estime que l’abandon de l’accord-cadre sans avoir pris l’avis du peuple «menace non seulement la relation de la Suisse à l’Europe, mais aussi sa démocratie».
ERIC NUSSBAUMER NOMES
Le conseiller national bâlois a repris en automne dernier les rênes du Nouveau Mouvement européen suisse (Nomes), fondé en 1998 par la fusion de plusieurs mouvements proeuropéens. Il compte 5000 membres et son comité ratisse large, de la gauche rose-verte au PLR. Il est le seul à prôner ouvertement l’adhésion de la Suisse à l’UE. Pour le Nomes, l’accord institutionnel représente la «clé pour garantir l’accès au marché commun européen, ainsi que pour assurer l’avenir des prochaines générations».
DARIUS FARMAN FORAUS
Actif depuis 2009, le laboratoire d’idées Foraus prône une politique étrangère constructive qu’il anime par des publications régulières. Son nouveau vice-président, Darius Farman, s’est fait le coauteur d’une brochure analysant les domaines – dont l’énergie et la santé – où la Suisse pourrait bénéficier d’une coopération accrue avec l’Europe grâce à un accord institutionnel. «Notre voie bilatérale profite à un smartphone dont les applications ne sont pas mises à jour», dit-il.
TIANA MOSER VERT’LIBÉRAUX
En ce moment, il ne faut guère compter sur les partis politiques pour faire pression sur le Conseil fédéral afin qu’il signe l’accordcadre. En dehors de l’UDC, qui rejette cet «accord colonial», tous sont déchirés par ce dossier, même le PLR, qui ne soutient que mollement son ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Une exception: les vert’libéraux, dont la cheffe de groupe, Tiana Moser, mène une campagne très offensive. ■