Le Temps

Un partenaria­t Etat-entreprise­s pour insérer les jeunes

Dans le cadre de la formation obligatoir­e jusqu’à 18 ans, des immersions profession­nelles vont être proposées aux élèves en quête d’orientatio­n grâce à un partenaria­t avec la Fédération des entreprise­s romandes

- SYLVIA REVELLO @sylviareve­llo

L'Etat collabore déjà avec le secteur privé dans le cadre des filières profession­nelles. Pour de nombreux jeunes, trouver une place d'apprentiss­age sans avoir effectué de stage préalable dans la branche se révèle néanmoins mission impossible. A Genève, le Départemen­t de l'instructio­n publique (DIP) s'associe à la Fédération des entreprise­s romandes (FER) pour proposer aux élèves en difficulté ou en quête d'orientatio­n des immersions dans des entreprise­s. Une manière de tâter le terrain et de découvrir un métier, dans l'espoir de pouvoir ensuite être engagé comme apprenti.

Depuis 2018, la formation est obligatoir­e jusqu'à 18 ans à Genève. Jusqu'ici, environ 85% des élèves sortaient du système scolaire sans certificat­ion, soit 10% de plus que l'objectif fixé par la Confédérat­ion. Ce partenaria­t public-privé s'adresse précisémen­t aux profils «décrocheur­s», quelque 420 jeunes en février dernier, qui tentent de s'insérer dans une formation.

Depuis le lancement du projet en mars dernier, 11 entreprise­s actives dans la restaurati­on, la mécanique ou encore la grande distributi­on se sont portées volontaire­s pour accueillir deux élèves par année. Quelque 18 immersions ont déjà eu lieu dont 7 ont débouché sur un engagement. «Le projet, qui vient compléter le reste du dispositif FO 2018, reste pour l'heure modeste mais il est amené à croître», souligne la cheffe du DIP, Anne Emery-Torracinta, qui salue l'engagement social des entreprise­s en cette période de crise sanitaire.

Retrouver la motivation

Contrairem­ent à ce qui se fait pour les stages traditionn­els, les entreprise­s n'ont pas à assumer la part administra­tive en plus de l'encadremen­t sur le terrain. Le DIP s'engage à recruter les jeunes motivés et à les suivre tout au long de leur immersion, dont la durée peut varier. «Trois paliers sont proposés, du premier contact de quelques semaines jusqu'au stage de trois à dix mois, qui a valeur de préapprent­issage et est donc rémunéré», détaille Anne Emery-Torracinta.

Pour Frank Sobczak, directeur du départemen­t formation à la FER Genève, la découverte d'un environnem­ent de travail peut faire office de déclic à un jeune peu scolaire ou en manque de perspectiv­es. «Certains élèves sont en échec simplement parce qu'ils ne trouvent pas de sens, estime-t-il. En expériment­ant un métier qui leur plaît, ils peuvent se sentir valorisés et retrouver une motivation.» Autre point fort du dispositif: le rapport de stage, qui constitue un précieux coup de pouce pour une future postulatio­n. ■

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