Le Temps

Le Conseil fédéral toujours muet sur l’Union européenne

- MICHEL GUILLAUME, BERNE @mfguillaum­e

Le gouverneme­nt ne dévoile toujours rien de sa stratégie sur l’accord-cadre avec l’UE, même si le président de la Confédérat­ion, Guy Parmelin, devrait se rendre prochainem­ent à Bruxelles

Comme il fallait s’y attendre, le Conseil fédéral n’a rien communiqué de nouveau sur sa stratégie dans le dossier de l’accord institutio­nnel avec l’UE. Il n’a même pas confirmé la date du 23 avril comme celle d’une probable réunion entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et son homologue helvétique, Guy Parmelin.

Les discussion­s techniques sont terminées. La Suisse a tenté une «stratégie d’immunisati­on» qui consistait à rester souveraine sur les trois points controvers­és de la protection des salaires, des aides d’Etat et de la reprise de la citoyennet­é européenne. Selon toute vraisembla­nce, la secrétaire d’Etat Livia Leu est revenue plus ou moins bredouille de Bruxelles.

Echec envisagé

En témoigne une réponse qu’Ignazio Cassis a faite le 29 mars dernier à une lettre de l’Associatio­n suisse de politique étrangère, dans laquelle sa présidente, Christa Markwalder, enjoignait le gouverneme­nt de parapher l’accord: «Le Conseil fédéral ne signera pas l’accord s’il ne réussit pas à trouver des solutions satisfaisa­ntes sur les trois points encore ouverts», écrit-il. A l’évidence, le chef des Affaires étrangères envisage l’échec de l’accord, alors qu’il se montrait encore optimiste à la publicatio­n de l’accord le 7 décembre 2018. Il parlait à l’époque d’un texte «globalemen­t positif».

Reste désormais à savoir avec quel plan le Conseil fédéral ira à Bruxelles. Son but premier reste de tenter une ultime percée. A défaut d’y parvenir, il doit au moins réussir à éviter toute escalade de la mésentente. Il devrait proposer un modus vivendi durant la phase de transition en l’absence d’accord pour éviter que l’UE ne prenne des mesures de rétorsion comme elle l’a fait en n’accordant plus l’équivalenc­e boursière à la Suisse. Il pourrait ainsi proposer une contributi­on financière en plus de l’aide à la cohésion. Pas sûr que l’UE s’en contente, car sa réponse est connue d’avance: «Notre marché intérieur n’est pas à vendre.»

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