Les actionnaires plébiscitent la stratégie climatique de Nestlé
Le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre du géant vaudois de l’agroalimentaire a été validé à la quasi-unanimité par l’assemblée générale jeudi. Un vote qui témoigne de l’appétit des investisseurs pour une économie plus durable
C’est un oui quasi unanime. A plus de 95% des voix (0,59% contre et 4,4% d’abstention), les actionnaires de Nestlé avalisent la feuille de route climatique du groupe, lors de l’assemblée générale jeudi. Estimée à 3,2 milliards de francs, elle est censée conduire le géant veveysan de l’alimentation à la neutralité carbone d’ici à 2050.
«Tout en exécutant notre plan, nous serons transparents sur nos progrès et les difficultés», a promis le patron de la multinationale, Mark Schneider, remerciant les actionnaires pour leur «confiance sans faille». Il s’exprimait dans une allocution publiée en ligne, la situation sanitaire empêchant la tenue de l’assemblée en présentiel.
Un scrutin facultatif mais significatif
Le scrutin n’était que consultatif. Mais il représente un pas significatif vers davantage de transparence, selon Ethos, qui avec une poignée d’investisseurs institutionnels a obtenu de Nestlé la tenue de ce vote. D’après la fondation, son issue témoigne de l’adhésion des actionnaires à la stratégie climatique de la multinationale. Mais aussi d’une volonté générale d’aller vers une économie plus en phase avec les enjeux environnementaux. Ethos souhaite désormais que le groupe détaille ses progrès dans un rapport annuel.
De son côté, Greenpeace attend un engagement plus fort de la part de la multinationale. A la veille de l’assemblée générale, des militants de l’ONG environnementale ont projeté des messages sur une façade du siège de Nestlé. Avec des slogans comme «Stop Single Use, Go Reuse» («Stop à l’usage unique, passez au réutilisable»), l’organisation appelait le groupe à investir davantage dans les emballages réutilisables. «Moins de 1% d’entre eux le sont», critique-t-elle.
Début décembre, Nestlé promettait de réduire ses émissions sur l’ensemble de sa chaîne de valeur de 20% d’ici à 2025, de 50% d’ici à 2030, jusqu’à parvenir à zéro émission nette en 2050. Ce en investissant notamment un tiers de l’enveloppe dans des solutions d’agriculture dites régénératrices. En matière d’emballages, la multinationale mise principalement sur le recyclage.
Parmi les autres points à l’ordre du jour de l’assemblée, les actionnaires ont validé la candidature de la chercheuse en politique agricole africaine Lindiwe Majele Sibanda au conseil d’administration, en remplacement d’Ursula Burns. Ils ont aussi réélu l’ensemble de ses autres membres. Le rapport annuel et les comptes ont été approuvés, de même que le dividende proposé de 2,75 francs par action et la réduction de capital prévue. Les actionnaires ont également approuvé les budgets de rémunération totale du conseil d’administration et de la direction.
■