Se mobiliser pour les Ouïgours
La question ouïgoure est la dernière croisade de l’Occident pour expier ses propres péchés d’ingérence et pour tenter une ultime fois de forcer un monde asiatique qui lui échappe de plus en plus à penser comme nous.
Car quelle est la légitimité de l’Occident pour mener ce combat? Avons-nous perdu toute pudeur et toute notion de ce que les traités inégaux et l’humiliation de la Chine au XIXe siècle par les puissances européennes, le Japon et les Etats-Unis ont pu et peuvent encore signifier pour les Chinois?
Et s’il s’agit de s’opposer à la persécution d’un peuple turcophone et musulman, qui serait plus légitime pour dénoncer la Chine et pour porter secours à ses semblables que le nouvel Atatürk autoproclamé? Or M. Erdogan a-t-il bougé le petit doigt? Bien sûr que non, trop content qu’il est de nous voir nous empêtrer dans nos contradictions et notre impuissance!
La Chine ne cédera jamais face à l’opinion publique internationale. Elle l’a suffisamment démontré à Hongkong. Car la Chine du XXIe siècle n’est plus celle du XIXe. Elle est forte et sûre d’elle-même. Elle se sait protégée contre des sanctions trop lourdes parce qu’elle est le poumon de l’économie mondiale et qu’elle est aussi un de nos principaux créanciers…
Alors, au lieu de dégouliner de bonne conscience médiatique, faisons plutôt pression sur nos propres sociétés qui travaillent au Xinjiang pour qu’elles y paient correctement leurs employés, qu’elles les forment, qu’elles leur fournissent des logements décents, des assurances médicales, des retraites. Je rêve, je le sais. Ou alors, remettons-nous vraiment en cause et acceptons de payer le prix pour que les produits que nous consommons soient de nouveau fabriqués ici.
Bref, avant de donner des leçons à la Chine, attaquons-nous humblement à nos propres incohérences…
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