La députée française qui attise le feu antivax
Martine Wonner a encouragé samedi les manifestants parisiens à envahir les permanences des parlementaires pro-vaccins. Des députés veulent qu’elle quitte leur groupe à la veille du débat du projet de loi «pass sanitaire» au parlement
«Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leurs permanences pour dire que vous n’êtes pas d’accord.» Les propos de la députée Martine Wonner, samedi lors d’une nouvelle manifestation parisienne contre la vaccination et le passe sanitaire, ont ravivé les inquiétudes en France sur les protestations attendues lors de l’examen du projet de loi sur le passe sanitaire cette semaine.
Le patron des députés de la majorité, Christophe Castaner, a appelé samedi la présidence de l’Assemblée nationale à saisir la justice. Dimanche, des membres du groupe parlementaire Libertés et Territoires ont demandé le départ de Martine Wonner de leurs rangs. «Jamais nous n’accepterons cette dictature», «nous devons refuser la ségrégation» entre vaccinés et non-vaccinés, «nous devons refuser la stigmatisation», avait également lancé à la tribune la députée controversée, élue en 2017 et exclue du groupe LREM en mai 2020, après son vote contre le plan de déconfinement. Depuis, la psychiatre de profession a multiplié les interventions contre la «cochonnerie» des vaccins ARN ou la «dictature».
«Mes propos ont été surinterprétés»
Martine Wonner participait samedi à l’un des cortèges qui ont rassemblé 18000 personnes à Paris, aux côtés de l’ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot, du chanteur Francis Lalanne ou de l’ex-égérie des «gilets jaunes» Jacline Mouraud. Près de 114000 personnes ont manifesté dans 136 rassemblements en France samedi, selon le Ministère de l’intérieur.
Lundi 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé les nouvelles mesures pour endiguer la quatrième vague, qui comprennent également la vaccination obligatoire des professionnels de la santé ou l’isolement des personnes contaminées. Jeudi, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé qu’il porterait plainte suite aux menaces de mort reçues par des députés favorables aux mesures vaccinales et au passe sanitaire.
Le lendemain, une quinzaine de manifestants anti-vaccins envahissaient sa permanence dans le Finistère, avant d’être mis en fuite par la gendarmerie. Un avant-projet de loi anti-covid a été soumis au Conseil d’Etat. La plus haute instance administrative rendra sa copie lundi avant la transmission du texte au Conseil des ministres, puis son débat à l’Assemblée nationale et au Sénat à partir de mercredi 21 juillet.
«Une fois de plus, mes propos sont surinterprétés pour me porter préjudice. Il s’agissait de répondre en direct aux citoyens qui ne supportent plus les non-réponses par mail, téléphone ou courrier de leurs élus», a réagi Martine Wonner auprès de l’AFP et sur Twitter, durant le week-end.
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