«Les réseaux sociaux tuent», la phrase culte de Joe Biden
C’est une phrase certes lâchée en vitesse juste avant de s’envoler à bord de son hélicoptère. Mais les mots prononcés par Joe Biden vendredi pourraient avoir de lourdes conséquences pour les réseaux sociaux ces prochains mois. Interrogé sur le message qu’il souhaitait adresser aux réseaux sociaux, le président américain a lancé: «Ils tuent des gens. La seule pandémie que nous avons touche des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ils tuent des gens.»
Aucun des prédécesseurs de Joe Biden n’avait osé attaquer si frontalement les réseaux sociaux, même si Donald Trump a longtemps entretenu une relation d’amourhaine avec eux. Barack Obama, lui, ne s’était jamais impliqué dans la régulation de ces plateformes. Joe Biden, lui, pourrait être le premier à tenter de mettre de l’ordre dans cette jungle en ligne. «Tenter» car la tâche est incroyablement difficile.
Mais la Maison-Blanche a apparemment une petite idée sur la façon d’agir. Toujours vendredi, une porte-parole est allée dans les détails: «Il y a environ 12 personnes qui produisent 65% de la désinformation hostile aux vaccins sur les réseaux sociaux. Toutes restent actives sur Facebook, alors que certaines ont été bannies d’autres plateformes», selon elle. Aucun nom n’a été lâché, mais cette phrase montre que l’administration Biden a des cibles. Ce sont ces manipulateurs d’opinion, et ce sont bien sûr les réseaux: «Facebook doit être plus rapide pour supprimer les messages dangereux et violant les règles», poursuit la porte-parole.
Facebook a immédiatement réagi, affirmant qu’au contraire il «sauve des vies», en supprimant des millions de publications contenant des éléments de désinformation, et en ayant diffusé «auprès de plus de 2 milliards de personnes des informations sûres sur le Covid19 et les vaccins».
Pas sûr que ces arguments de la plateforme dirigée par Mark Zuckerberg – les mêmes que l’on entend depuis des mois – soient convaincants. Observons que la semaine passée, Instagram, filiale de Facebook, s’est platement excusée après avoir laissé publier des insultes racistes envers les footballeurs anglais Bukayo Saka, Marcus Rashford et Jadon Sancho.
Les réseaux sociaux demeurent irresponsables et inefficaces dans la traque aux contenus hautement problématiques.
■