Le Temps

Investir ou comment gérer les incertitud­es

- ÉCONOMISTE, CHIEF INVESTMENT OFFICE (CIO), UBS GLOBAL WEALTH MANAGEMENT JAMES MAZEAU

Le grand retour de l’inflation est source d’inquiétude, surtout aux Etats-Unis. En Suisse, il n’y a toutefois pas lieu de s’affoler. Car le renchériss­ement ne devrait pas dépasser 0,5% ces prochaines années. Mais, si l’on y ajoute le taux d’intérêt négatif de -0,75% de la Banque nationale suisse, l’épargne se retrouve sous pression. Résultat: ceux qui détiennent beaucoup de liquidités risquent de perdre près de 4% de leur pouvoir d’achat d’ici trois ans. Placer son argent est une alternativ­e à cette érosion sournoise. Tour d’horizon.

Certains hésitent à investir lorsque les indices sont à leur pic. Pourtant, cette situation ne présage en rien la fin des gains. En effet, cette année et l’an prochain, la Recherche d’UBS s’attend à une croissance des bénéfices des entreprise­s. Cependant, à mesure que ces nouvelles sont intégrées dans les prix, les perspectiv­es futures de gains s’amenuisent.

Il existe des catalyseur­s qui peuvent provoquer des épisodes de volatilité et faire fléchir les valorisati­ons élevées. Mais il y en a d’autres qui peuvent aussi les faire grimper. Les entreprise­s sont capables de surprendre les analystes, comme elles l’ont fait ces derniers trimestres, avec des bénéfices bien meilleurs qu’attendu.

Plus d’une façon de faire son entrée

En période de valorisati­on record, la peur du mauvais timing domine les esprits, soit investir juste avant un krach. Mais des stratégies existent afin de parer à cette éventualit­é. Même si l’approche est séduisante, attendre une correction importante n’en fait pas partie.

Le risque de rester sur le banc de touche beaucoup plus longtemps que prévu est élevé. En effet, l’histoire montre que les indices d’actions flirtent souvent avec leurs niveaux record. Ainsi, l’indice

S&P500 passe plus de la moitié du temps à osciller à moins de 5% de son point culminant.

En revanche, investir par tranches, sur une période de six ou douze mois, s’avère être une stratégie judicieuse, surtout pour des montants importants. Cette méthode permet de lisser le coût d’achat et de réduire le stress du «all-in». D’autres stratégies comme l’utilisatio­n d’options existent également.

Passer à l’action et relativise­r

Pour ceux qui disposent d’un horizon d’investisse­ment long, la question du timing revêt peu d’importance. Car c’est sur le long terme que se révèlent le plus souvent les bénéfices de l’investisse­ment. Rester assis sur un excédent de liquidités coûte de plus en plus cher. Et même si les krachs font peur, le plus grand risque reste de ne pas investir.

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