Le Temps

Plonge ou lave-vaisselle?

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On est en Suisse, pas en Arizona. Au téléphone, Sébastien Humbert nous coupe presque la parole pour nous remettre sur le droit chemin. A la question de savoir ce qui est plus écologique entre faire sa vaisselle à la main ou recourir au lave-vaisselle, l’ingénieur en environnem­ent chez Quantis est formel: «L’enjeu, ce n’est pas l’eau, c’est l’énergie.» Pour chauffer l’eau ou pour faire fonctionne­r la machine, le problème est le même. Quelle est la source d’énergie utilisée? Le mazout? Le gaz? L’hydrauliqu­e? Le solaire?

Panneaux solaires sur le toit, étiquette énergétiqu­e A+++ accolée sur sa machine. Notre expert fait un bref calcul. Sans oublier l’énergie grise nécessaire à la fabricatio­n des panneaux photovolta­ïques. Chez lui, l’énergie utilisée pour un cycle de lavage émet 35 grammes de CO2. C’est autant que… 150 mètres en voiture. Ou le tiers d’une tasse de café. «Je doute que quelqu’un puisse faire mieux à la main.»

En termes d’impact sur les émissions de CO2, une des priorités est de consommer de l’électricit­é qui provient de panneaux solaires. C’est le message que préfère faire passer Sébastien Humbert.

La conversati­on pourrait s’arrêter là. Mais quand même… l’eau. Un lave-vaisselle récent utilise 10 à 15 litres par cycle. Il est aisément possible de faire mieux dans l’évier. Mais il est également intéressan­t de comparer. Afin de relativise­r: une famille de quatre personnes utilise entre 400 et 1000 litres d’eau par jour (oui, c’est énorme). Economiser 3 ou 4 litres sur la vaisselle, c’est bien. Mais c’est l’équivalent d’une petite chasse d’eau, compare Sébastien Humbert. «Ce n’est pas la bonne bataille.»

Pour un consommate­ur suisse, insistet-il, le vrai problème de l’eau, c’est l’irrigation d’un fruit venant du sud de l’Espagne. Ces fraises et ces tomates que l’on adore détester acheter. On en parle dans un prochain épisode.

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