Le droit à l’éducation
Je réagis à la tribune du mardi 5 octobre, signée par L. Hasni & E Juttin, «Le certificat covid sépare les étudiants». Quelle vision arrogante du monde! Quatre fois dans le titre et dans le texte il est fait mention du «droit à l’éducation». Zéro fois il est fait mention des devoirs!
Le droit à l’éducation est un droit accordé et surtout financé par les «anciens», ceux qui paient des impôts. Ce droit – auquel je souscris à 100%, j’en ai aussi bénéficié – implique aussi des devoirs envers la société. Des devoirs autres que la citation d’articles de la Constitution que personne ne lit ou ne connaît, des devoirs autres que celui de réclamer, se plaindre et de protester.
Oui, la situation actuelle n’est pas agréable. Oui, la situation est dérangeante, perturbante, inédite. De la part de notre future élite, j’attends néanmoins autre chose qu’une réaction «dans un élan de panique» (je cite les auteurs du texte). J’attends une réflexion mature, qui inclut la place de chacun non seulement dans son petit égoïsme doublé au confort, mais surtout une réflexion qui comprend la signification du mot «société». Une société n’est pas la simple addition d’innombrables individus centrés sur leurs droits et leur nombril. Une société est une entité supérieure, qui fonctionne grâce à l’engagement collectif – pour le bien commun – de chacune de ses parties. En 2021, l’engagement collectif implique la vaccination contre le covid pour le plus grand nombre, en dépit des peurs et des inconforts individuels.
Sans cette vision collective, la société s’effondre, et le droit à l’éducation disparaîtra car il n’y aura simplement plus de mouvement collectif – cette fameuse société qui s’appuie aussi sur les devoirs de chacun – pour l’organiser, le financer et le défendre.
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