Un retour timide dans les stades
Même pour des affiches de prestige, les matchs de football ou de hockey ne font plus le plein de spectateurs
Une place de choix pour un match de gala, achetée le matin même de la venue du prestigieux Real Madrid à (l’Espanyol) Barcelone, c’est désormais possible, avec un budget adéquat et un passe sanitaire. Malgré une jauge réduite (à 60% pour la Catalogne), les stades espagnols ne font plus le plein. Le phénomène est partout le même.
En Allemagne, les cinq premières journées de Bundesliga n’ont attiré qu’une moyenne de 16 679 spectateurs alors que 25 000 étaient autorisés, et seuls 26 des 45 matchs ont été joués à guichets fermés. Fin septembre dans Welt am Sonntag, des supporters expliquaient qu’aller voir un match était devenu quelque chose de compliqué et dépourvu de convivialité, au point de faire d’eux «des étrangers dans leur propre stade».
En Suisse, avant les rencontres de ce week-end, les stades de Super League affichent une moyenne de 9829 spectateurs. C’est globalement 10% de moins que lors de la dernière saison «normale» en 2018-2019 (11 273). Nos voisins français constatent à peu près le même léger désintérêt, dans des proportions identiques: 20 888 spectateurs de moyenne par rencontre cette saison, contre 22 878 en 2018-2019.
Le hockey souffre
Cela n’exclut pas les bonnes surprises, comme à Genève où l’on a recensé 37 000 spectateurs en sept jours pour trois rencontres à la Praille (Servette-Young Boys, 11 000, Servette Chênois Féminin-Juventus, 7000, Suisse-Irlande du Nord, 19 000). C’était à chaque fois un peu plus qu’espéré. «Après des débuts en douceur, nous trouvons actuellement de belles affluences», observe Loïc Luscher, le responsable communication du Servette FC.
En hockey sur glace, où le public doit présenter un certificat covid pour entrer, un bon millier de spectateurs n’est pas revenu. Rapportée à une fréquentation plus basse qu’au football (7000 spectateurs de moyenne avant la pandémie) et à un modèle économique plus tourné vers la consommation les jours de match, cette perte fait mal aux finances des clubs. Le CP Berne n’attire plus que 13 000 spectateurs au lieu des 17 000 habituels, soit près de 25% de moins. Les mauvais résultats des Bernois n’aident pas.
Le HC Fribourg-Gottéron, qui crache le feu sur la glace, a récemment rempli sa patinoire de Saint-Léonard (8079 spectateurs) pour le premier affrontement en championnat contre Ajoie depuis vingt-huit ans. Mais le HC Bienne est leader de la National League avec une baisse de fréquentation de 15%. «Nous devons nous montrer patients et laisser le temps au public de s’adapter aux nouvelles directives», estiment les dirigeants seelandais.
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