La panne du certificat covid pose trois questions majeures
Prenons quelques instants pour revenir sur la panne qui a affecté, vendredi soir, le certificat covid. Durant environ une heure, dès 19h30, il a été impossible d'utiliser ce certificat, tant sous sa forme numérique que sur papier. Impossible de le faire valider, et l'on voyait ainsi, sur l'écran de son téléphone, la mention «signature non valable» sur fond rouge. Le certificat était inutilisable et, à l'entrée d'un restaurant, d'un théâtre ou d'un match, logiquement, personne ne pouvait le contrôler. Même si cette panne n'a pas duré, elle met en lumière trois questions majeures.
1. Un timing douteux
La première a trait au timing. L'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT) évoquait vendredi soir comme cause de la panne des travaux de maintenance sur la passerelle européenne. Mais est-ce bien raisonnable d'effectuer de tels travaux en journée, voire en début de soirée, alors que le certificat covid est justement le plus utilisé pour sortir, que ce soit à midi ou en soirée? On peut en douter. Le certificat est devenu si important dans notre vie quotidienne qu'il semble inopportun d'effectuer des travaux techniques a priori risqués en journée.
2. Une communication boiteuse
La deuxième question porte sur la communication de la part de l'OFIT. Deux tweets vendredi soir, à 21h43 et à 23h49, c'est du service minimum. D'autant plus qu'ils n'ont été publiés qu'en allemand. On aurait espéré des explications plus fournies, dans les langues nationales. Dommage, vu là encore l'omniprésence du certificat dans nos vies. La Confédération doit faire mieux.
3. Une dépendance vertigineuse
La troisième question est plus générale. Elle porte sur notre dépendance, de plus en plus forte, aux solutions numériques et sur leur fragilité. Une panne peut survenir, c'est évident. D'autant que c'est la première liée au certificat, qui a affiché jusque-là une fiabilité impressionnante. Mais il a suffi d'une mauvaise manipulation pour avoir un impact immédiat sur de très nombreux Suisses. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre cette panne et celles qui ont affecté récemment Facebook et Google. Il suffit d'un petit grain de sable dans la machine numérique pour tous nous toucher. Le souci technique de vendredi nous rappelle combien notre quotidien est façonné par des solutions techniques qui ne seront jamais 100% fiables.
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