Le Temps

Pluie de démissions dans les municipali­tés vaudoises

- RAPHAËL JOTTERAND @Raph_jott

tEn juillet dernier, les 302 villes ou villages du canton de Vaud ont élu leurs municipali­tés. Au total, ce sont environ 1500 citoyens qui ont été désignés pour consacrer une partie de leur temps, durant au moins cinq ans, à leur lieu d’habitation. C’est du moins ce qui était prévu.

Car, en ce début de législatur­e, les démissions au sein des exécutifs sont légion. Pas moins de 12 communes vont avoir recours à des élections complément­aires entre la fin de l’année et février 2022 pour combler le départ de nouveaux élus.

Un problème qui touche surtout les petites communes

Parmi les villages qui devront prochainem­ent élire un nouveau citoyen à leur exécutif, on retrouve principale­ment des communes de taille réduite. Seul le Mont-sur-Lausanne, qui doit trouver un remplaçant à la suite du décès de l’un des membres de sa municipali­té, fait figure d’exception sur la liste, avec plus de 8500 habitants. Si les raisons des départs divergent d’une bourgade à l’autre, le déménageme­nt reste le motif le plus répandu. C’est notamment le cas pour Ogens, Onnens et Vaux-sur-Morges. A chaque fois, le départ de la commune s’est fait de manière imprévisib­le, que ce soit pour reprendre une maison familiale ou pour des problèmes de santé au sein du foyer, arrivés abruptemen­t.

La question du remplaçant est alors déjà de mise, car la tâche est loin d’être facile, comme le confirme Yves Schopfer, syndic de Vaux-sur-Morges. «A chaque départ, c’est un peu plus dur de retrouver un nouveau collègue motivé, surtout dans un petit village comme le nôtre qui abrite environ 200 habitants. Nous allons discuter avec certaines personnes que l’on imagine bien dans ce rôle, et j’espère que d’ici au 3 janvier, on aura trouvé quelqu’un.»

Il n’est d’ailleurs pas anodin que cette vague de départs ait lieu en grande partie dans les petites communes, qui ne croulent pas sous les volontaire­s, mais doivent quand même pourvoir les cinq sièges. Pour Claudine Wyssa, présidente de l’Union des communes vaudoises (UCV), les fusions peuvent en partie résoudre ce problème: «Je ne suis pas trop inquiète de ces démissions, car je vois encore beaucoup de personnes prêtes à s’investir pour leur village, notamment des jeunes. Mais quand on ne trouve plus de candidats à la municipali­té, alors la fusion de communes est une solution attrayante pour combler ce manque.»

Des opinions qui divergent

Si un déménageme­nt ou des raisons privées sont la raison des départs dans la majorité des cas, des conflits internes peuvent parfois en être la cause. C’est notamment ce qui est arrivé à Corcellesp­rès-Concise et aux Clées. Dans le premier cas, on évoque d’abord des questions privées, mais le syndic Philippe Humbert admet que quelques tensions se sont fait ressentir depuis début juillet, poussant son collègue Vincent Lebet à se retirer. «Nous étions les deux seuls municipaux sortants. Même si ce n’est pas le seul motif de son départ, je ne peux pas nier qu’il y a eu quelques divergence­s lors de nos séances», admet-il. Avant de conclure: «Quand on débarque dans une nouvelle fonction, il ne faut pas croire qu’on sait tout du premier coup.»

Même son de cloche du côté des Clées, dans le Jura-Nord vaudois, où le syndic depuis 2018, Gérard Conod, ainsi que la néo-municipale Micheline Conod ont donné leur démission fin septembre, pour cause de mauvaise entente. Une affaire qui avait entraîné beaucoup de remous dans le village, provoquant même une certaine forme d’animosité entre les habitants, certains ne s’adressant plus la parole. «Quand plusieurs personnes travaillen­t ensemble, ça engendre des différence­s d’opinions et c’est malheureus­ement ce qui s’est passé dans notre commune», révèle une personne de l’administra­tion.

Dans la commune du Nord vaudois, cette affaire en rappelle une autre, survenue au printemps dernier. Deux membres de l’exécutif avaient déjà fait leurs valises avant la fin de leur mandat sans en évoquer les raisons, invoquant le serment prêté lors de l’élection, qui impose que rien ne sorte des séances. Malgré l’émoi qui a traversé ce lieu d’environ 200 habitants dernièreme­nt, le calme semble être revenu. «Nous avons deux candidats qui se sont proposés pour reprendre les postes laissés vacants. Ça montre donc qu’il y a toujours des motivés et que la commune peut s’attendre à un futur plus ensoleillé», se réjouit l’employée communale des Clées. ■

«Quand on ne trouve plus de candidats à la municipali­té, la fusion de communes est une solution attrayante pour combler le manque» CLAUDINE WYSSA, PRÉSIDENTE DE L’UNION DES COMMUNES VAUDOISES

 ?? ?? Voilà un peu plus de trois mois que les nouvelles municipali­tés sont entrées en fonction. Si, dans la plupart des communes, tout semble se passer au mieux, le nombre d’élections complément­aires à venir peut surprendre, avec pas moins de 13 démissions
Voilà un peu plus de trois mois que les nouvelles municipali­tés sont entrées en fonction. Si, dans la plupart des communes, tout semble se passer au mieux, le nombre d’élections complément­aires à venir peut surprendre, avec pas moins de 13 démissions

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