Toshiba en contact avec dix repreneurs potentiels

INVESTISSEMENTS Le géant industriel et technologique japonais en difficulté a déclaré vendredi avoir reçu des marques d’intérêt de dix «partenaires» concernant son éventuel rachat

Le conglomérat japonais Toshiba a déclaré vendredi avoir reçu à ce jour des marques d’intérêt de dix «partenaires potentiels» concernant son éventuel rachat, une option qu’il étudie désormais sérieusement après s’y être longtemps opposé.

Ces dix sociétés, dont les noms n’ont pas été divulgués, ont obtenu des informations détaillées sur ses comptes en échange d’accords de confidentialité, a ajouté le groupe dans un communiqué. Elles ont jusqu’au 30 mai pour déposer des offres non contraignantes, a précisé Toshiba.

Le groupe prévoit de publier le nombre de ces offres et un résumé de leurs propositions avant sa prochaine assemblée générale ordinaire. Celle-ci aura lieu fin juin, a-t-il indiqué vendredi.

Le fonds Bain Capital sur les rangs

Le fonds de capital-investissement américain Bain Capital a déjà manifesté son intérêt et a l’appui du premier actionnaire de Toshiba, le fonds singapourien Effissimo, qui possède environ 10% du capital.

Deux autres fonds américains, KKR et Blackstone, envisageraient une offre commune, et des fonds japonais suivent aussi le dossier de près, selon divers médias.

Un rachat de Toshiba par un ou plusieurs fonds de capital-investissement serait une opération d’une ampleur inédite au Japon. Et lourde de symbole aussi, tant ce groupe a longtemps été un porte-drapeau du savoir-faire industriel et technologique nippon.

L’étoile de Toshiba a cependant sévèrement pâli à partir de 2015, sur fond de scandales de maquillage de ses comptes suivis de graves difficultés financières et de problèmes de gouvernance.

Même si Toshiba a dû depuis céder de nombreux actifs et qu’il ne pèse plus que 18 milliards de dollars à la bourse de Tokyo, son rachat par des capitaux étrangers pourrait s’avérer délicat du fait de ses activités dans des domaines sensibles pour le Japon – du nucléaire civil à la défense, en passant par la cryptographie quantique.

Le groupe a également publié vendredi les résultats de son exercice 2021/2022, achevé fin mars. Grâce à une amélioration des performances, son bénéfice net annuel a bondi de plus de 70% à 194,6 milliards de yens (1,51 milliard de francs), pour un bénéfice opérationnel de 158,9 milliards de yens (+52,2%). Son chiffre d’affaires annuel a rebondi de 9,3% à 3,337 milliards de yens.

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