«Oussekine»
Le 6 décembre 1986, une nouvelle manifestation secoue Paris. Les étudiants sont vent debout depuis des jours contre un projet de réforme des universités. Ce soir-là, Malik Oussekine est allé suivre un concert de jazz. Dans la rue durant son retour, il est pris en chasse par des policiers à moto. Son décès est prononcé dans un hôpital des heures plus tard, et le lendemain, les autorités tardent à informer la famille…
L'engrenage d'une affaire d'Etat est enclenché. Venu du Bureau des légendes, Antoine Chevrollier la raconte fort bien. Au plus près des deux frères et deux soeurs, de la mère, des proches qui ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre comment on peut chercher à faire du petit frère prodige un terroriste ou (et) un dealer.
L'auteur fait des choix, il éclipse un peu le motif de colère estudiantine en arrière-plan et la démission du ministre concerné. Mais tout en suivant les proches et leur croisade pour obtenir justice, leur bataille dans les tribunaux, il dépeint assez justement ce pays de l'ère Pasqua. Cette France qui écrase la minorité maghrébine qu'elle a engendrée, qui est animée à la fois par les violences policières et par l'appel à la mixité de L’Aziza – après tout, 1986 est aussi l'année de la disparition de Daniel Balavoine. Une forte tranche d'histoire récente, parrainée par Olivier Gourmet ainsi que Kad Merad en ministre et avocat. Pour sa première incursion dans la fiction de production française, Disney+ réussit son coup.
Une minisérie d’Antoine Chevrollier (2022). A voir sur Disney+.