Le Temps

Starlink en Ukraine, le joli coup d’Elon Musk

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Au-delà de l’étrange jeu qu’il mène autour de Twitter – un jour racheté, un jour abandonné –, Elon Musk continue de diriger son empire, de Tesla à SpaceX, en passant par Neuralink. Et l’une des sociétés qui le composent, Starlink, retient aujourd’hui notre attention. Pour mémoire, il s’agit du nouvel opérateur satellite d’Elon Musk, dont l’objectif est d’assurer des connexions à Internet depuis l’espace. Au tout début de l’invasion russe de l’Ukraine, les responsabl­es de Starlink avaient été en contact avec les autorités de Kiev, promettant l’envoi de récepteurs dans le pays. Le but était alors non seulement d’améliorer l’accès à internet en Ukraine, mais aussi bien sûr de remédier à la destructio­n d’infrastruc­tures télécoms.

Au moment de ces annonces, nous avions le soupçon qu’Elon Musk voulait uniquement faire un coup de pub à bon compte pour son service, certes lancé en phase commercial­e mais dont plus grand monde ne parlait. C’était sans doute une erreur. Car, aujourd’hui, Starlink est utile en Ukraine.

Début mai, Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre et responsabl­e de la Transition numérique de l’Ukraine, annonçait qu’environ 150 000 personnes étaient désormais connectées à internet dans son pays grâce à Starlink. «Un soutien crucial pour nos infrastruc­tures et pour remettre sur pied les territoire­s détruits. L’Ukraine va rester connectée, quoi qu’il arrive», écrivait-il sur Twitter.

Que ce soit pour rétablir la connexion dans des villages détruits ou aider les services de secours et l’armée ukrainienn­e, les connexions de Starlink sont utiles. Bien sûr, cela va aussi rester une formidable devanture publicitai­re pour l’entreprise américaine, qui ne compterait que 250 000 clients au total sur la planète.

En Suisse, il est possible de commander le matériel de connexion, mais les tarifs sont relativeme­nt élevés: il faut compter 594 francs pour le récepteur, 78 francs de frais d’expédition et 94 francs d’abonnement mensuel, pour un débit descendant oscillant autour des 120 Mbit/s. Une offre qui ne peut pas concurrenc­er l’accès à internet classique en Suisse, sensibleme­nt moins cher que ce que propose Starlink.

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