Le Temps

«Le deuxième meilleur résultat de l’histoire de Julius Baer»

Malgré une baisse de 12% de sa masse sous gestion en 2022, Julius Baer a dégagé des revenus stables l’an dernier, notamment grâce au relèvement du niveau des taux d’intérêt, indique Philipp Rickenbach­er, directeur général de l’établissem­ent zurichois

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Julius Baer a enregistré une baisse de 12% de son bénéfice net en 2022, à 950 millions de francs, par rapport à une année 2021 qui avait marqué un record pour l’établissem­ent zurichois, l’un des cinq plus grands gestionnai­res de fortune de Suisse. Sa masse sous gestion a reculé de 12% à 424 milliards de francs fin 2022, sous l’effet de la baisse des marchés et d’afflux nets de capitaux de 9 milliards. Les explicatio­ns du directeur général Philipp Rickenbach­er.

«Nous estimons que les taux vont monter moins vite en 2023 qu’en 2022»

Comment expliquez-vous les sorties nettes de fonds de 1 milliard au premier semestre et les afflux nets de 10 milliards enregistré­s au second? Les six premiers mois ont vraiment été exceptionn­els, avec la conjugaiso­n de la fin du marché haussier séculaire, du changement de régime des banques centrales, de l’inflation, des tensions géopolitiq­ues. L’incertitud­e a mené à une réduction de l’effet de levier, surtout en Asie, qui s’est traduite par des sorties nettes.

Nous avons enregistré des arrivées de capitaux au premier semestre, mais pas vraiment en Asie, la Chine était encore aux prises avec le covid.

Et au deuxième semestre? On n’a presque plus vu de réduction du levier puis tous les marchés, y compris l’Asie, sont redevenus positifs en termes d’afflux nets. Le retour de la confiance des clients a fait que nous avons retrouvé des chiffres de flux de capitaux positifs comparable­s aux niveaux des trois années précédente­s.

Avez-vous accueilli des fonds de clients ou d’anciens clients de Credit Suisse? Comme tout le monde, oui, mais nos afflux ont été très bien diversifié­s géographiq­uement. L’effet Credit Suisse n’explique pas nos résultats dans la deuxième partie de l’année.

Les revenus opérationn­els de Julius Baer ont été dans l’ensemble stables à 3,85 milliards de francs. Comment ont évolué les différente­s sources de revenus? D’un côté, les revenus d’intérêt ont progressé de 30% grâce au retour des taux d’intérêt en territoire positif. De l’autre, les clients n’ont pas été très actifs sur les marchés de capitaux l’an dernier. Mais nos résultats 2022 sont les deuxièmes meilleurs de l’histoire de Julius Baer.

Les taux d’intérêt vont continuer à remonter en 2023. L’impact de ce mouvement sera-t-il aussi marqué dans vos résultats? Nous estimons que les taux vont monter moins vite cette année qu’en 2022. L’impact sera moins important que l’année dernière, même si nous prévoyons que les clients recommence­ront à vouloir du levier et donc des crédits. Cela est valable pour toute la gestion de fortune, pas seulement pour Julius Baer.

A quoi vous attendez-vous pour 2023? Les incertitud­es macroécono­miques ont diminué, on observe le retour d’une certaine confiance au niveau géopolitiq­ue. On suppose que l’activité des clients a le potentiel de rebondir en 2023. ■

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