Conseil d’Etat: le PLR mise sur des baisses fiscales
Les candidates au Conseil d’Etat Nathalie Fontanet et Anne Hiltpold ont présenté leur programme électoral ce vendredi. A l’honneur: baisse de la fiscalité, accès à la propriété et école dès 3 ans
«Le sens des réalités.» Voilà le slogan choisi par un PLR en reconquête, et pour la première fois sans alliance avec Le Centre, pour séduire les électeurs genevois et gagner un siège au gouvernement cantonal. Le premier tour des élections est fixé au 2 avril. L’actuelle cheffe des Finances Nathalie Fontanet et la conseillère administrative de Carouge Anne Hiltpold ont présenté, ce vendredi, 15 «propositions concrètes» pour la prochaine législature.
Leur programme ratisse large. Hormis les baisses fiscales traditionnellement réclamées par le parti, les mesures proposées s’invitent également sur le terrain de prédilection de la gauche: densification de la ville, création de main-d’oeuvre qualifiée pour la transition énergétique, promotion de l’apprentissage ou encore solutions contre le manque de crèches.
Augmenter la part de PPE
Sans surprise, la fiscalité est au centre du programme. Les deux candidates souhaitent la réduire de quatre façons différentes: en baissant la fiscalité de l’outil de travail (soit l’imposition d’un entrepreneur sur la valeur estimée de son entreprise), en permettant aux locataires de déduire le loyer de leurs impôts, en baissant l’impôt sur le revenu de 5% et en offrant des incitations fiscales aux entreprises locales pour qu’elles fabriquent des médicaments. «Entre 2011 et 2021, les revenus fiscaux du canton ont augmenté de 33%, et la population seulement de 10%. En réduisant la fiscalité de l’outil de travail, on permet aux entrepreneurs de réduire les charges et de réinvestir dans l’entreprise», souligne Nathalie Fontanet.
Concernant la déduction fiscale du loyer, Anne Hiltpold a rappelé que «le loyer représente en moyenne 21% du budget des foyers, et jusqu’à 33% pour la classe moyenne». C’est pour cette même classe moyenne que la candidate souhaite augmenter la part de propriétés par étage (PPE) dans les nouvelles constructions (à 35% contre 20% actuellement) et réduire celles de logements subventionnés. L’objectif: «Eviter que des personnes aillent en France pour devenir propriétaires, ce qui génère une perte de revenus pour Genève et engendre un trafic pendulaire non désirable.»
Ecole dès 3 ans
Au-delà de ces thèmes chers à la droite, les deux candidates s’aventurent également sur des terrains habituellement occupés par la gauche. Comme la majorité actuelle du gouvernement, elles souhaitent voir plus de jeunes emprunter la filière apprentissage, alors que le taux d’échec en voie maturité est 20% plus élevé à Genève qu’en Suisse. Pour s’y prendre, «la recette du PLR, c’est de parler de réussite», explique Nathalie Fontanet, qui aimerait envoyer deux à trois fois par mois les élèves du cycle visiter des entreprises. Actuellement, ce sont les représentants des entreprises qui se déplacent dans les classes.
Une proposition forte concerne l’école. Les candidates veulent abaisser l’âge d’entrée scolaire à 3 ans, contre 4 actuellement, cela afin de combattre le manque de places en crèche. «Cet accueil garanti permettra de soulager les parents et générera un retour sur investissement considérable», martèle Anne Hiltpold.
Une mesure coûteuse
Mais comment financer une mesure aussi coûteuse, alors que le même programme du PLR envisage quatre différentes baisses fiscales qui réduiraient les revenus de l’Etat? La ministre sortante rétorque que «les coûts actuels de l’école explosent à cause de l’entrée tardive des élèves, qui ont des lacunes détectées sur le tard», et vante les «effets dynamiques de la fiscalité». Selon elle, les baisses fiscales envisagées stimuleraient l’économie et rapporteraient donc davantage de revenus à l’Etat.
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