«Quand les Suisses devaient disparaître»
Yves Petignat, dans sa tribune (LT du 13.05.2023) présente notre publication scientifique de 1985, Les Suisses vont-ils disparaître?, plus de 200 pages denses, sur une seule colonne, dans un exercice plutôt réussi. Mais il mérite quelques réflexions complémentaires:– Notre collectif d’auteurs proposait alors un ensemble de moyens d’action visant la mise en place d’une politique renforcée d’intégration des migrants, avec par exemple la suppression du statut inique de saisonnier (qui perdura malheureusement jusqu’à 2002), ou la formation qualifiée pour la deuxième génération.– De même, notre groupe d’auteurs, bien conscient de la faiblesse de la politique familiale de la Suisse, formulait un vaste ensemble de mesures touchant au niveau et à la qualité de vie – cadre d’accueil de l’enfant, emploi féminin, aménagement du temps de travail, conciliation famille et emploi, congé maternité, congé de disponibilité, statut de la femme et des jeunesparents, contrat social intergénérationnel, une politique nouvelle des âges et des générations…– Enfin, notre cercle d’auteurs suggérait un optimum de population entre le modèle d’une population décroissante, difficile à tenir sur la durée en l’absence de migration, d’où notre titre volontairement provocateur; et celui d’une population croissante, difficile à tenir dans un monde fini lié à l’écosystème mondial: à terme, le modèle d’une population «plus ou moins» stationnaire. En effet, une évolution heurtée de la fécondité (ou/et de l’immigration) provoque des déséquilibres multiples entre les générations et des distorsions coûteuses sur le plan économique – en touchant le système éducatif, le marché de l’emploi, les infrastructures, le système des retraites, etc. L’objectif «optimal» est donc d’atteindre «tôt ou tard» une population plus ou moins stationnaire, en partant de l’effectif actuel, selon un cheminement idéal avec le moins d’à-coups possible.
Avec une cohésion sociale et une harmonie optimale avec les «autres».
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