La croissance en zone euro a ralenti en mai
Plombée par la baisse de la production industrielle, la progression du secteur privé a atteint son niveau le plus bas depuis trois mois
L’indice PMI Flash, calculé sur la base de sondages d’entreprises et publié hier par S&P Global, a atteint 53,3 en mai, après 54,1 en avril. Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà indique un recul.
Pour le cinquième mois consécutif, la croissance reste en territoire positif dans les 20 pays partageant la monnaie unique, mais en affichant le rythme le plus faible depuis février.
«Les données PMI suggèrent une expansion du produit intérieur de la zone euro au deuxième trimestre, portée par les bonnes performances du secteur des services», a commenté Cyrus de la Rubia, économiste de la Hamburg Commercial Bank, établissement partenaire de S&P.
Performance allemande à relativiser
L’Allemagne a porté la croissance de la région en mai, l’activité du secteur privé germanique affichant sa plus forte expansion depuis treize mois, grâce aux entreprises de services qui ont enregistré leur plus forte croissance depuis août 2021.
Mais la production manufacturière de la première économie européenne a subi, dans le même temps, sa chute la plus forte depuis six mois.
Parallèlement, la France a vu son activité globale, bien que toujours positive, ralentir à son niveau le plus bas en quatre mois, avec un affaiblissement tant dans les services que dans la production manufacturière.
La bonne performance allemande est à relativiser, car elle s’accompagne d’une chute des commandes auprès des entreprises manufacturières, plus marquée qu’en France. «La faiblesse du secteur manufacturier, en Allemagne notamment, entrave fortement la croissance de la région», note Cyrus de la Rubia.
Dans l’ensemble de la zone euro, malgré la baisse, «l’indice PMI [...] suggère à première vue que l’économie connaît une forte expansion au deuxième trimestre, bien que les données réelles du PIB se soient avérées plus faibles que ce que suggéraient les enquêtes au premier trimestre», estime Andrew Kenningham, analyste pour Capital Economics.
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