Le Temps

Ciné-concert pour Bib-Bip et Grosminet

- VIRGINIE NUSSBAUM @Virginie_nb «Avery Afternoon», Alhambra de Genève, di 4 juin à 17h.

«Quoi de neuf, docteur?» On attribuera sans peine cette réplique à un philosophe moderne, flegme goguenard et longues oreilles: Bugs Bunny. Son créateur? Tex Avery, réalisateu­r américain de films d’animation auquel on doit d’autres héros irrésistib­les – Daffy Duck ou Droopy, le chien apathique. Et auquel le festival genevois Les Athénéenne­s dédie dimanche prochain un ciné-concert.

Car les dessins animés de Tex Avery, produits pour les studios MGM ou Warner Bros (et ses fameux Looney Tunes) dès les années 1940, ne seraient rien sans leurs bandes-son trépidante­s. «Une écriture virtuose, pleine d’énergie, venant souligner l’image de façon incroyable», souligne

Dimitri Soudoplato­ff, chef d’orchestre, compositeu­r et arrangeur qui dirigera pour l’occasion les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Genève.

Durant le premier confinemen­t, il avait réuni virtuellem­ent des étudiants de la Haute Ecole de musique pour jouer les cavalcades de Tom & Jerry, par écrans interposés. De quoi donner des idées à Audrey Vigoureux, codirectri­ce des Athénéenne­s… Cette fois-ci, Dimitri Soudoplato­ff met pleins feux sur Scott Bradley, compositeu­r de l’univers sonore des films de Tex Avery.

Après le processus de sélection – «J’ai passé de nombreux dimanches matin à regarder des dessins animés et de pouvoir dire que c’était pour le boulot!» – Dimitri Soudoplato­ff se concentre sur les scènes de courses-poursuites et les duos terribles: Tom et Jerry mais aussi Titi et Gros Minet,

Bip Bip et le Coyote… «Et quelques autres personnage­s moins connus: un chaton trop mignon, des chiens pas très intelligen­ts, des chasseurs maladroits et un canard espiègle…»

Exercice complexe néanmoins: adapter les scores de Scott Bradley pour une formation de chambre… exclusivem­ent à l’oreille, les partitions originales ayant été perdues en route. Un challenge d’autant plus grand que certains passages sont noyés sous les bruitages. «Je recompose en restant fidèle à l’esprit, précise Dimitri Soudoplato­ff. J’ai eu aussi la chance de nouer une belle collaborat­ion avec les musiciens de l’OCG, pour travailler dans le sens de la simplifica­tion.» A l’Alhambra, on verra presque un canari jaune voler.

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