Le Temps

Un numéro pour les violences familiales

Deux ans après l’adoption de la feuille de route fédérale sur la violence domestique, les acteurs politiques tirent un bilan intermédia­ire positif

- AÏNA SKJELLAUG @AinaSkjell­aug

Les représenta­nts de la Confédérat­ion et des cantons font état, dans un rapport qu'ils dévoilaien­t hier, de progrès dans leur lutte contre la violence domestique. D'ici au début de 2025, les cantons comptent notamment mettre en place un numéro de téléphone central pour les victimes de violence. «Nous voulons donner un signal clair: la violence domestique ou sexuelle n'est pas tolérée en Suisse», a indiqué hier la ministre de la Justice, Elisabeth Baume-Schneider.

En avril 2021, des représenta­nts de la Confédérat­ion, des cantons et de la société civile s'étaient mis autour d'une table dans le but d'engager ensemble une action renforcée et coordonnée contre la violence domestique: ils en avaient tiré dix champs d'action. Le rapport intermédia­ire qui sort ce jour note que des étapes importante­s ont été franchies. Un voyage d'études en Espagne a ainsi permis aux parties prenantes de consolider leurs connaissan­ces relatives à l'emploi de la surveillan­ce électroniq­ue pour assurer une meilleure protection des victimes.

Les cantons ont également fait part de leur intention de mettre en fonction un numéro de téléphone central début 2025. Un numéro ouvert aux victimes 24h/24 pour des premiers conseils. Des normes de qualité ont pu être définies dans le contexte de la gestion cantonale des menaces; recommanda­tion a été faite aux cantons de les appliquer. L'objectif de la gestion des menaces est de repérer aussi tôt que possible le potentiel de violence qui émane de certains individus et de la désamorcer par des mesures appropriée­s.

La Confédérat­ion et les cantons affirment par ailleurs leur volonté d'améliorer la protection des victimes de violence sexuelle, leur prise en charge, et de tirer parti d'éventuelle­s synergies. «Le but est de renforcer la confiance des victimes de violence sexuelle dans les autorités de poursuite pénale et les tribunaux», selon la ministre de la Justice, Elisabeth Baume-Schneider. La révision du droit pénal en matière sexuelle est à bout touchant. A l'occasion de sa session spéciale, le Conseil national a par ailleurs chargé le Conseil fédéral d'étudier de quoi les victimes de violence sexuelle ont besoin pour être soutenues de manière optimale et pour avoir accès aussi simplement que possible à la poursuite pénale. Un bilan final de la mise en oeuvre de la feuille de route, étendue à la violence sexuelle, sera établi en 2025 ou 2026. ■

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