Le Temps

Congé parental genevois: le pari de la confiance

- JENOE SHULEPOV BUCHER VICE-PRÉSIDENT DES VERT’LIBÉRAUX GENÈVE

Le 18 juin prochain, les Genevoises et les Genevois se prononcero­nt sur l’initiative «Pour un congé parental maintenant! », qui propose huit semaines de congé au 2e parent (contre deux, voire zéro actuelleme­nt), et qui offre la possibilit­é à l’un des parents de transférer deux semaines de son droit à son partenaire.

Alors qu’on s’attendrait à voir la gauche embrasser cette réponse concrète à un besoin d’une meilleure équité entre les genres, il est difficile pour le quidam de comprendre pourquoi une majorité des mouvements de gauche sont vent debout contre le congé parental. Je partage cette incompréhe­nsion.

Pour tenter de comprendre cette position, il faut s’intéresser à un aspect fondamenta­l de la politique. Alors que le centre et la droite s’inscrivent régulièrem­ent dans la confiance, la gauche a de la peine à lâcher prise, ressent le besoin de tout contrôler, de tout légiférer. Alors que les premiers se basent sur une société de gens honnêtes, les seconds préfèrent se prémunir de toute forme de dysfonctio­nnement, quitte à ce que la majorité soit pénalisée.

Les opposants à l’initiative ne digèrent pas l’idée que des femmes puissent vouloir offrir deux semaines à leur partenaire, au risque qu’elles renoncent à un acquis social, devenu le symbole des luttes passées. Pourtant, il y a autant de situations qu’il y a d’individus. Oui, certaines femmes préféreron­t se contenter de 14 semaines si cela permet à leur conjoint de mieux s’impliquer. Tandis que d’autres accueiller­ont volontiers deux semaines de plus.

Les vert’libéraux font confiance aux couples pour savoir ce qui est le mieux pour eux. La gauche ne veut pas non plus d’un congé parental non contraigna­nt. Comme il s’agit d’un projet cantonal, nous ne pouvons effectivem­ent pas contraindr­e un employeur à accorder un congé, seul le financemen­t sera obligatoir­e. Sur ce point, les vert’libéraux font confiance au bon sens des employeurs: puisque le congé sera financé, pourquoi une entreprise refuserait-elle un congé et ce, d’autant que l’initiative prévoit une mise en oeuvre particuliè­rement flexible?

Le 18 juin, la gauche prend le risque de repartir les mains vides pour de nombreuses années, par excès d’orgueil, tant elle croit en son projet de 36 semaines. La seule vraie question que nous devons tous nous poser est de savoir si nous voulons une société basée sur la méfiance, ou si nous osons le pari de la confiance, en offrant une véritable chance aux familles!

Les vert’libéraux font confiance aux couples pour savoir ce qui est le mieux pour eux

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