Les vert’libéraux veulent réformer la neutralité
La Suisse devrait pouvoir intervenir en faveur des victimes en cas de violation du droit international, estime le parti
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Suisse s'interroge sur un pilier de sa psyché: la neutralité. A quel point la Confédération doit-elle prendre position dans le conflit et adopter des mesures de soutien à l'Ukraine? Doit-elle autoriser la réexportation des armes achetées auprès de la Suisse par des Etats tiers? Cette question fait depuis plusieurs semaines l'objet de tractations au parlement.
Pour les vert'libéraux, il s'agit de voir plus loin et de réviser la notion même de neutralité. La Suisse devrait pouvoir s'engager en faveur des victimes en cas de violation avérée du droit international, y compris lorsque le Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué en raison du veto déposé par un de ses membres, comme la Russie l'a fait par rapport à ses annexions en Ukraine. Le parti déposera une motion en ce sens lors de la session de juin, pouvait-on lire dans Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag.
La motion demande au Conseil fédéral de prendre des mesures pour adapter sa politique de neutralité. Cela pourrait passer par une renégociation de la Convention internationale de La Haye de 1907, qui régit les droits et devoirs des pays neutres en cas de guerre. Mais il ne serait pas forcément nécessaire de modifier la loi fédérale sur le matériel de guerre, d'après le vert'libéral François Pointet, l'un des auteurs de la motion, cité par les deux journaux.
Ce dernier reconnaît qu'il sera difficile de trouver une majorité au parlement pour soutenir le texte. L'UDC, en particulier, défend une vision opposée de la neutralité, et a lancé une initiative visant à garantir son application stricte, sous l'impulsion de Christoph Blocher.
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