Le Temps

L’inflation inquiète plus les Suisses que la LPP

Selon une étude publiée hier, la perte de pouvoir d’achat préoccupe davantage la population que la dépréciati­on des futures rentes du 2e pilier

- LE TEMPS AVEC ATS

Selon ce qu’il ressort d’une étude Fairplay, réalisée par Sotomo sur demande de Zurich Assurance et publiée hier, la population helvétique semble davantage préoccupée par la baisse de son niveau de vie que par la dépréciati­on future du 2e pilier. Ce résultat s’expliquera­it notamment par le fait qu’une majorité des cotisants ne compte pas sa LPP dans son patrimoine.

Selon le sondage, la population suisse a des exigences élevées en matière de prévoyance vieillesse, puisque les personnes interrogée­s ont indiqué qu’elles auraient besoin des trois quarts de leur revenu actuel après la retraite pour pouvoir vivre pleinement satisfaite­s. Cela dépasse largement l’objectif sociopolit­ique de 60% défini par la Confédérat­ion pour les 1er et 2e piliers.

Les trois quarts des personnes interrogée­s disent s’inquiéter surtout de l’augmentati­on du coût de la vie au cours des derniers mois. La perte de valeur de l’épargne privée ne préoccupe que 43% des sondés. Et seuls 29% des assurés LPP ont indiqué que la perte de leur avoir de caisse de pension est un motif de préoccupat­ion. A noter toutefois que seules 47% des personnes interrogée­s comptent l’avoir de vieillesse LPP dans leur fortune.

C’est pourtant en grande partie de cette épargne que dépendra le revenu après la retraite.

Or, seuls 18% des sondés estiment que le montant de l’épargne est déterminan­t pour le montant de leur future pension. Ils sont 39% à croire que c’est le taux de conversion qui est déterminan­t tandis que 43% affirment qu’ils sont les deux d’importance égale.

Injustice envers les actifs

Le 2e pilier n’a pas seulement à faire face à l’inflation, il doit aussi composer avec l’augmentati­on de l’espérance de vie statistiqu­e et la dégradatio­n des taux à long terme. Le taux de conversion minimum ancré dans la loi n’ayant plus été revu à la baisse depuis 2005, le capital vieillesse LPP actuel des rentiers n’est plus suffisant pour financer la rente promise.

Pour combler ce manque, une partie des revenus des avoirs des actifs est redistribu­ée aux retraités, ce qui remet en question le principe fondamenta­l du deuxième pilier, épargner pour sa propre rente. Pour y remédier, le parlement a décidé, il y a peu, d’une réforme de la LPP avec une baisse de 6,8 à 6% du taux de conversion, mais celle-ci fait l’objet d’un référendum.

Les personnes interrogée­s sont 58% à trouver injuste le fait d’utiliser les revenus de leur capital d’épargne LPP pour financer les rentes des retraités actuels.

L’institut de sondage Sotomo a interrogé 1865 personnes en Suisse romande et alémanique du 9 au 23 janvier. La marge d’erreur est de +/- 2,3%.

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