Un clash interrompt la séance du Grand Conseil
Le parlement vaudois a vu hier les députés de droite quitter brusquement les débats. Ceux-ci entendaient dénoncer une remarque dirigée contre l’un des leurs
L’ambiance était électrique hier au Grand Conseil vaudois et la journée s’est terminée dans la confusion. Fait rarissime, les débats ont dû être interrompus dans l’après-midi de manière prématurée. Le quorum n’était plus atteint, à la suite du brusque départ des députés PLR et UDC. Les élus de droite entendaient ainsi protester contre une remarque de la députée d’Ensemble à gauche Elodie Lopez à l’encontre du libéral-radical Jean-Luc Bezençon, dans laquelle elle faisait allusion à du harcèlement.
C’est au cours d’un vif débat sur les frais de justice provoqués par les zadistes du Mormont qu’Elodie Lopez a déclaré à l’encontre de son collègue député: «J’espère que vous prendrez connaissance de la directive émanant du bureau, qui a été publiée aujourd’hui concernant le harcèlement sexuel, parce que j’estime que quand on se permet de faire des leçons de morale aux autres ou des attaques, eh bien on a intérêt à être irréprochable.»
Menace de plainte pénale
Les propos ont enflammé les esprits, JeanLuc Bezençon exigeant qu’Elodie Lopez revienne sur ses dires. Ce que l’élue d’Ensemble à gauche n’a pas fait. La suspension de séance d’une heure n’a pas permis de trouver un terrain d’entente. A la reprise, après une nouvelle demande d’excuses, la droite a préféré quitter l’hémicycle. «Une ligne rouge a été franchie avec une telle accusation gratuite, on ne peut pas la tolérer», a justifié le chef de groupe UDC Yvan Pahud à la sortie de la salle. «Il en va du respect de nos institutions», a souligné la présidente du PLR, Florence Bettschart-Narbel.
A gauche, on regrette que «les institutions aient été prises en otage», selon la cheffe de groupe des Vert·e·s, Rebecca Joly, pour qui «l’incident illustre le climat délétère au Grand Conseil». Le président du PS, Romain Pilloud, estime également que la réaction de la droite est «un manque de respect envers la population». Il tient aussi à rappeler que «le harcèlement sexuel est une problématique à prendre très au sérieux».
«J’ai réagi à une attaque personnelle envers l’une de mes collègues de parti, Mathilde Marendaz», relevait Elodie Lopez, après la séance. «Il y a en assez de recevoir des leçons de morale, alors qu’il y a des comportements inadéquats dans ce parlement. J’en ai été victime depuis mon entrée en fonction», a ajouté la jeune femme, sans vouloir en dire plus à ce stade.
De son côté, Jean-Luc Bezençon pourrait ne pas en rester là, annonçant qu’il réfléchit à déposer une plainte pénale: «J’ai été faussement accusé, je ne peux pas laisser passer une telle atteinte à ma réputation.» ■