En Suisse, le recul du cash se confirme
Le liquide est toujours un moyen de paiement très utilisé, mais l’usage des cartes et des apps progresse
Les proportions changent, mais pas au point de tout bouleverser. En Suisse, on paie encore en cash, selon ce que révèle la plus récente enquête de la Banque nationale suisse (BNS) sur les moyens de paiement, publiée hier. Mais cette domination s’effrite. Alors qu’en 2017, 70% des transactions étaient réalisées en liquide, elles étaient tombées à 43% en 2020. La pandémie a accéléré un changement déjà en cours, notamment en raison d’inquiétudes sur la transmission du covid via les pièces et les billets de banque. Beaucoup ont adopté d’autres moyens de paiements numériques et cette tendance, bien que moins rapide, a continué de progresser: selon la dernière enquête, conduite en 2022, 36% des transactions se font encore en cash. Donc 64% s’effectuent par d’autres moyens.
On est encore loin d’une société sans cash: l’immense majorité des Suisses (96%) en ont dans leur portefeuille ou à la maison pour les dépenses courantes, relève la BNS. Le consensus est également clair: les billets et pièces ont leur raison d’être, y compris d’après les personnes qui ne l’utilisent pas ou peu. C’est un moyen d’éviter les frictions: «Le numéraire est largement accepté dans les points de vente, ce qui est important car il est souvent utilisé lorsque des incidents techniques rendent les moyens de paiement scripturaux inopérants», rappelle l’institution.
A l’inverse, il est rare que le cash ne soit pas accepté. Seule une personne sur quatre s’est trouvée une fois dans la situation où elle ne pouvait pas régler en liquide ou que l’autre partie à la transaction ne le souhaitait pas. «Ces situations se produisent en particulier dans la restauration (32%) ou lors de manifestations telles que des salons, des festivals ou des concerts (24%)», note le sondage.
Twint, application la plus populaire
En parallèle, la popularité des applications de paiement a également bondi. Même si elles sont encore relativement peu utilisées avec 11% des transactions, cette proportion a plus que doublé depuis l’enquête de 2020. En outre, 68% des sondés disent avoir installé et utilisé une app, contre 48% il y a deux ans.
Et la progression risque de continuer, montre la BNS. «Les personnes interrogées estiment que les applications de paiement, notamment, devraient être davantage utilisées à l’avenir pour les paiements courants», est-il écrit dans le communiqué. Qui ajoute que, pour la première fois, elles sont citées avant les cartes de débit. L’app suisse Twint reste largement en tête (plus de trois quarts des transactions par application passent par Twint), a ajouté Martin Schlegel, numéro deux de la BNS, cité par l’ATS.
Une transaction sur deux est réalisée via une carte de débit (33%) ou de crédit (15%), un niveau stable depuis deux ans. En termes de volumes (montants des paiements), la carte de débit arrive cependant en tête (33%), suivie du cash (24%). Les apps arrivent bien après avec 8% du total.
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