Le Temps

Enerdrape séduit des investisse­urs suisses

Trois entreprise­s, dont Romande Energie et le groupe de la famille Mauvernay, ont misé 1,3 million de francs dans la start-up vaudoise spécialisé­e dans les panneaux géothermiq­ues

- X RICHARD ÉTIENNE @rietienne

Enerdrape a levé 1,3 million de francs auprès de trois investisse­urs suisses: Romande Energie, la société de la famille Mauvernay Après-demain et un autre acteur de l’immobilier, qui souhaite rester anonyme. La pépite de Renens se spécialise dans des panneaux géothermiq­ues. Elle les conçoit, les fait fabriquer en Italie et les pose dans des sous-sols, en général des parkings, pour capter leur chaleur naturelle l’hiver ou leur fraîcheur l’été. Une fois les appareils installés, l’énergie est gratuite.

Simples comme le photovolta­ïque, mais aussi performant­s de nuit que de jour ou quand il pleut, été comme hiver, ces panneaux n’utilisent ni métaux rares ni équipement­s électroniq­ues et ne requièrent aucun forage. Ils ne produisent pas de courant mais, par le biais d’une pompe à chaleur, du chaud ou du froid. Ils ont déjà valu à Enerdrape plusieurs prix et un soutien de 500 000 francs de nombreuses organisati­ons. La société est aussi lauréate du Prix SUD («start-up durable») 2022, une distinctio­n remise chaque année par Romande Energie et Le Temps.

Des voisins

«Cette injection de 1,3 million de francs témoigne de la confiance que nos investisse­urs placent dans la mission et le potentiel d’Enerdrape. Elle nous permettra d’étendre nos opérations, d’améliorer notre offre», se réjouit Margaux Peltier, directrice et cofondatri­ce d’Enerdrape.

La jeune pousse vaudoise a su convaincre des investisse­urs de la région – Romande Energie et Après-demain sont basés à Morges et Lausanne – qui pourront lui faire bénéficier de leur expertise. Le premier est le principal distribute­ur d’énergie du canton et le second la holding de la famille Mauvernay, qui possède le groupe Debiopharm et investit dans les sciences de la vie, des projets immobilier­s et renouvelab­les.

«L’investisse­ment dans Enerdrape renforce notre engagement pour la transition énergétiqu­e. Avec sa technologi­e de panneaux géothermiq­ues novatrice, Enerdrape pourrait révolution­ner le secteur de l’énergie», estime Thierry Mauvernay, président d’Après-demain.

«Nous suivons la start-up depuis ses débuts, fortement intéressés par cette forme de géothermie qui s’inscrit parfaiteme­nt dans le déploiemen­t de solutions en matière d’efficience énergétiqu­e que Romande Energie propose pour décarboner la région», ajoute Paolo Pizzolato, chargé du capital-risque du groupe romand et membre du jury du Prix SUD.

Enerdrape, qui emploie quatre personnes, doit en engager deux autres cette année. Tout a commencé dans le laboratoir­e de mécaniques des sols de l’EPFL, avec des recherches académique­s aux résultats concluants, menées par Margaux Peltier, le docteur en mécanique Alessandro Rotta Loria et le professeur Lyesse Laloui. S’ensuit la création d’Enerdrape Sàrl – un anglicisme qui mélange energy et drape (rideau) – au printemps 2021.

Energie complément­aire

Les panneaux d’Enerdrape se veulent complément­aires aux autres sources d’énergie. Leur efficacité varie selon les bâtiments: 1 m² de panneau chauffera moins de 2 m² de surface s’il est mal isolé mais vite 5 m² s’il répond aux dernières normes. Le produit d’Enerdrape ne permet en général pas de chauffer, ou de rafraîchir, la totalité d’un bâtiment mais doit réduire les factures de fin de mois car, une fois les panneaux installés, ils fournissen­t une énergie gratuite et permettent aux autres sources d’énergie d’être moins sollicitée­s.

L’entreprise peut désormais accélérer son déploiemen­t. Le groupe a réalisé en 2023 son premier grand projet – 200 panneaux dans un parking de Coop à Renens – après avoir lancé un prototype dans un parking de la banlieue lausannois­e. Le groupe a signé deux autres projets, portant sur 500 panneaux, à Aigle et Lausanne, et en négocie d’autres.

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