Le Temps

Le patron de Boeing reconnaît une «erreur»

Après l’incident du décrochage d’une porte lors d’un vol d’Alaska Airlines, Dave Calhoun a promis de traiter la question «en toute transparen­ce» et a dit s’en remettre à l’autorité américaine de régulation

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«Nous allons aborder [ce dossier] en commençant par reconnaîtr­e notre erreur», a déclaré mardi le directeur général de Boeing, Dave Calhoun lors d’une réunion dans une usine du groupe à Renton (Etat du Washington), selon des citations transmises par l’avionneur américain. Il n’a toutefois pas précisé ce qu’il entendait par «erreur»

Dave Calhoun a promis de traiter la question «en toute transparen­ce, à chaque étape du processus». Il a dit s’en remettre à l’autorité américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), «pour s’assurer que tous les avions autorisés à voler soient sûrs et faire en sorte que cet événement ne se reproduise jamais».

«Tous les détails sont importants», a-t-il insisté, affirmant avoir été marqué par les images du vol d’Alaska Airlines, qui a dû faire demi-tour, vendredi, après l’arrachage d’une porte.

Des boulons à resserrer découverts

Lundi, la compagnie United, qui possède la première flotte de 737 MAX 9 au monde avec 79 appareils, a indiqué avoir découvert des «boulons qui nécessitai­ent d’être resserrés» lors de vérificati­ons sur les portes condamnées de ses 737 MAX 9, les mêmes que celle arrachée vendredi lors du vol Alaska Airlines.

La condamnati­on de certaines portes est proposée par Boeing à ses clients quand le nombre d’issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l’appareil.

Outre le 737 MAX 9, ce dispositif existe déjà sur d’autres modèles de Boeing, notamment le 737900ER, lancé en 2006 et qui n’a connu aucun incident similaire.

Lundi toujours, Alaska Airlines a également révélé avoir détecté des «équipement­s mal fixés» sur certains de ses appareils de ce type.

Les raisons de l’incident survenu vendredi n’ont pas encore été établies et l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB) poursuit ses investigat­ions.

Sa présidente, Jennifer Homendy, a annoncé lundi soir n’avoir pas trouvé de boulons parmi les éléments qui se sont détachés vendredi de l’avion d’Alaska Airlines. De nouvelles recherches permettron­t de «déterminer si les boulons étaient là», a-t-elle poursuivi.

La sûreté avant la vitesse

La FAA a annoncé mardi, dans une déclaratio­n transmise à l’AFP, que «tous les Boeing 737-9 avec une porte obstruée [resteraien­t] au sol tant que [l’agence] n’aura pas établi qu’ils peuvent être de nouveau utilisés». «La sûreté des passagers, et non la vitesse [d’exécution des inspection­s], déterminer­a le calendrier de remise en service des 737 9 MAX», a ajouté la FAA.

Quelque 171 des 218 avions de ce modèle en service sont concernés par la suspension de vol ordonnée samedi par l’agence. Depuis samedi, Alaska Airlines et United ont dû annuler près de 1500 vols.

Ce nouveau revers, qui fait suite à une série d’autres survenus ces dernières années, intervient alors que Boeing redressait la tête et était parvenu à améliorer ses cadences de production en fin d’année 2023.

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