Le Temps

Le nouvel écrin du stade Pierre-de-Coubertin pourra accueillir Athletissi­ma

Le stade olympique de la Pontaise s’apprête à lâcher définitive­ment le fameux meeting au profit de son voisin de Vidy. La ville veut faire du site du bord du lac le lieu d’accueil principal des grandes manifestat­ions sportives

- @Raph_jott X RAPHAËL JOTTERAND

C’est un retour aux sources que va vivre le meeting Athletissi­ma à l’horizon 2028. En effet, la plus grande manifestat­ion sportive de la ville s’apprête à retrouver le tartan de sa naissance, là où tout a commencé en 1977. Le projet présenté ce mercredi matin lors d’une conférence de presse confirme la volonté de la municipali­té lausannois­e de faire du stade Pierre-de-Coubertin le nouveau site des grandes manifestat­ions sportives et de succéder au stade olympique de la Pontaise dans cette vocation.

Cette initiative fait partie intégrante du projet Métamorpho­se, qui vise notamment à doter la commune «d’infrastruc­tures sportives modernes et d’envergure». Le stade Pierre-de-Coubertin aura pour but de remplir cette mission en se dotant d’une nouvelle infrastruc­ture de 12 000 places, dont 4000 couvertes côté ouest. «Cette rénovation s’inscrit dans la continuité de notre politique sportive.

Après avoir bâti les centres sportifs de la Tuilière et de Malley, nous devions nous tourner vers l’athlétisme pour que les clubs de la ville puissent également bénéficier de structures adéquates. Ce sera désormais chose faite», se réjouit le syndic Grégoire Junod. Un préavis de 4,4 millions de francs a été soumis au Conseil communal pour un crédit d’étude.

Dispositif d’entraîneme­nt amélioré

Contrairem­ent au projet initial, l’idée d’installer des tribunes provisoire­s pour chaque grande manifestat­ion sportive a été abandonnée pour des raisons financière­s et de faisabilit­é, au profit d’une infrastruc­ture fixe. Mais pas question d’en faire un lieu réservé exclusivem­ent aux athlètes d’élite. «L’enceinte sera accessible à l’ensemble de la population en tout temps», assure Emilie Moeschler, conseillèr­e municipale chargée du Sport.

Sous la tribune couverte, de nombreuses installati­ons renforcero­nt le dispositif d’entraîneme­nt des associatio­ns sportives. «Une piste de 100 mètres intérieure ainsi qu’une salle de musculatio­n sont comprises dans le projet, souligne Guillaume Dekkil, responsabl­e du Bureau de développem­ent et du projet Métamorpho­se. On retrouvera aussi dans cet espace des vestiaires, des lieux de stockage, une salle de presse ainsi qu’une buvette.» Situé à quelques encablures du lac, entre les terrains de football du Stade-Lausanne-Ouchy, le stade Pierre-de-Coubertin a la spécificit­é d’être particuliè­rement bien dissimulé par les buttes et la végétation alentour. Et il n’est pas question d’y toucher. «Les tribunes seront rehaussées uniquement d’un mètre par rapport à ce qui est existant. Leur habillemen­t en bois ainsi que la végétalisa­tion des gradins permettron­t au site de se fondre de manière harmonieus­e dans l’environnem­ent», poursuit Guillaume Dekkil.

La Pontaise perd sa vocation

L’ensemble des clubs sportifs utilisant les installati­ons du stade Pierre-de-Coubertin salue le projet présenté hier matin par la ville. De son côté, Jacky Delapierre, directeur exécutif d’Athletissi­ma, se dit soulagé de voir les choses avancer. «Pour pérenniser notre meeting et renouveler notre licence avec la Ligue de Diamant, la rénovation de Coubertin est indispensa­ble. Je précise que même si Athletissi­ma est le déclencheu­r de ce projet, ces travaux ne seront pas effectués uniquement pour nous. Athletissi­ma ne serait rien sans les clubs d’athlétisme lausannois.»

Avec ce projet, l’exécutif lausannois confirme une bonne fois pour toutes sa volonté de retirer à la Pontaise sa vocation d’accueil de compétitio­ns sportives afin de privilégie­r l’urbanisati­on du nouveau quartier des Plaines-du-Loup. Alors que la destructio­n de l’édifice historique semblait être actée, la municipali­té, mise sous pression par les organisati­ons de sauvegarde du patrimoine, confirme que des études sont en cours pour évaluer la possibilit­é de conserver une partie du stade. «Une variante serait d’utiliser la structure existante pour y intégrer des logements et des commerces tout en préservant la pelouse en guise d’espace public, commente Grégoire Junod. Ça serait un projet unique en son genre, mais il est trop tôt pour affirmer si c’est économique­ment et techniquem­ent réalisable.»

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland