«L’accès aux informations est primordial»
Du côté de la Suisse romande, seule l’Eglise réformée évangélique du Valais (EREV) ne dispose pas encore d’un concept de protection contre le harcèlement et les abus sexuels. «Dans notre Eglise, qui est très petite et où tout le monde se connaît, il nous semble qu’un système de signalement peut suffire. Nous travaillons pour en mettre un en place très prochainement», informe le pasteur Gilles Cavin, son vice-président.
En matière de protection des personnes, il s’agit de distinguer deux plans d’intervention. A savoir à l’interne (formations de prévention ad hoc, protocole d’intervention, impératifs RH dont l’exigence du fameux casier judiciaire pour tout employé, etc.), mais aussi à l’externe pour le recueillement des signalements par un organe indépendant.
Actuellement, l’ensemble de ces dispositifs cantonaux spécifiques est facilement accessible sur le site internet des Eglises réformées romandes, à l’exception de l’Eglise protestante de Genève (EPG). «La procédure de signalement n’est actuellement pas disponible sur notre site internet», confirme Flore Brannon, sa chargée de communication. «L’ensemble des ministres est formé à la procédure. Toute personne peut faire un signalement soit aux ministres et personnes formées ou à un membre de la gouvernance. Elle sera immédiatement orientée vers un prestataire de service externe.»
Pour l’ancienne présidente de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) MarieClaude Ischer, la question de «l’accessibilité de ces informations est primordiale».
Dans le sillage de l’affaire Locher – le président de l’EERS accusé au printemps 2020 «d’atteinte à l’intégrité sexuelle, spirituelle et psychologique» sur une employée –, la Vaudoise avait dirigé la Commission d’enquête interne, qui avait également débouché sur l’établissement de «Directives relatives à la protection de l’intégrité personnelle au sein de l’EERS».
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