Le Temps

L’UDC Vaud appelle à refuser la 13e rente AVS

Au terme d’un débat très émotionnel, la section vaudoise a finalement suivi le parti national, refusant l’initiative de l’Union syndicale suisse

- Y. P.

Malgré un débat nourri, il n’y a finalement pas eu de surprise ce jeudi soir au congrès de l’UDC vaudoise. Réunie dans la grande salle de Vuarrens, dans le Gros-de-Vaud, la section cantonale a finalement refusé l’initiative pour une 13e rente AVS (par 70 voix contre 41 et 20 abstention­s), soumise en votation populaire le 3 mars prochain, s’alignant ainsi sur le mot d’ordre du parti national. L’assemblée avait au préalable rejeté une demande de vote à bulletins secrets.

«Ne pas trahir le peuple»

La discussion promettait d’être émotionnel­le, elle l’a été. Opposée au texte lancé par l’Union syndicale suisse (USS), la direction du parti a été bousculée par ceux qui voient dans cette initiative une aide bienvenue à ces aînés qui «ont construit le pays» . «Nous sommes le parti du peuple, ne le trahissons pas! a ainsi martelé un jeune militant. Durant des mois, nous avons répété en boucle que nous défendons le pouvoir d’achat. La Suisse donne énormément d’argent, à travers l’asile ou l’aide sociale, pourquoi donc ne pas aider «chez nous» ces personnes qui ont travaillé durement toute leur vie et qui, à la retraite, peinent à boucler leurs fins de mois?»

Appelant de son côté à refuser l’initiative, le conseiller national Jacques Nicolet a reconnu que le sujet était «sensible». «Nous connaisson­s tous des personnes dans notre entourage qui vivent leur retraite avec juste leur rente AVS, avec parfois l’ajout d’un modeste 2e pilier, a-t-il ainsi relevé. Au premier abord, l’idée d’améliorer leur niveau de vie peut paraître séduisante, mais c’est sans considérer les conséquenc­es financière­s de cette initiative qui pèsera lourdement sur l’ensemble des citoyens de ce pays.» Dénonçant une mesure «arrosoir» qui bénéficier­a aussi aux millionnai­res, son collègue du National Yvan Pahud a également mis en garde contre «une initiative alléchante, mais dangereuse», car elle impactera les génération­s futures.

C’est peu dire que le mot d’ordre de la section du plus grand canton romand était attendu. Alors que le parti national s’est clairement engagé contre un texte jugé dangereux, la base demeure divisée, en particulie­r en terre francophon­e. La section genevoise s’est ainsi distinguée en appelant à voter oui à l’initiative de l’USS, alors que celle du Valais romand a laissé la liberté de vote. ■

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