Pour les start-up suisses, le CES de Las Vegas demeure incontournable
Trente-cinq jeunes sociétés helvétiques se sont rendues dans le Nevada. Des responsables témoignent de l’importance de se rendre dans ce salon technologique
Cette année, Switzerland Global Enterprise (SGE) a mis en lumière 35 start-up helvétiques au salon CES de Las Vegas. L’organisme chargé de la promotion des exportations et de la place économique suisse a déployé deux pavillons pour les promouvoir. «Une scène a notamment été mise à disposition des start-up sur le pavillon sur laquelle nous avons organisé des sessions de pitchs destinés à trouver des investisseurs ou des clients. Ces pitchs, retransmis sur internet afin de toucher un maximum de public, ont été préparés par un coach américain», détaille Sylvain Jaccard, de SGE.
A ses yeux, le Consumer Electronics Show demeure une destination primordiale. «Selon les sondages et enquêtes de satisfaction que nous menons, le CES est un endroit incontournable pour des start-up qui cherchent une visibilité sur l’Amérique du Nord. En 2023, il y a eu plus de 12 000 visiteurs sur le pavillon. En moyenne, chaque exposant suisse a eu une cinquantaine de contacts qualitatifs, demandant du suivi une fois de retour en Suisse. Le CES leur offre aussi une énorme visibilité dans les médias et la mise en relation avec des accélérateurs et investisseurs dans plusieurs écosystèmes de différents pays dans le monde.»
L’importance du contact humain n’a pas diminué
Et pour le responsable de SGE, il est exclu de tout miser sur des salons 100% virtuels: «La fin des restrictions de voyager liées au covid a montré le souhait des entreprises d’aller à nouveau à la rencontre de leurs clients et partenaires. L’importance du contact humain n’a pas diminué et nous n’avons plus aucune demande pour des pavillons numériques».
Parmi les exposants suisses figurait AVAtronics. Basée à Lausanne, la start-up s’est spécialisée dans la réduction des bruits grâce à l’intelligence artificielle. C’était sa deuxième présence à Las Vegas. «Pour nous, le CES est l’un des principaux événements, c’est là où sont présentées les dernières technologies dans le domaine de l’électronique grand public. Cette édition a été très fructueuse pour nous. De nouveaux contacts ont été créés – avec des personnes clés au sein de grandes marques – et nous prévoyons déjà des réunions de suivi avec eux», détaille Jeyran Hezaveh, cofondateur et directeur d’AVAtronics.
Lui aussi estime que les contacts virtuels ne sont pas une solution durable: «Pour notre secteur, une présence physique est en effet très efficace. Pendant la pandémie, nous avons participé à quelques expositions en ligne et bien qu’elles soient mieux que rien, elles n’ont pas eu l’effet que nous constatons avec les expositions physiques.»
Avec des partenaires commerciaux
Natalya Lopareva, fondatrice et directrice de la start-up Algorized, basée à Etoy (VD), partage cet avis: «Ces salons en présentiel sont très importants, que ce soit le Consumer Electronics Show ou le Mobile World Congress de Barcelone. Il est important de montrer physiquement ce que l’on fait, de nouer des relations, de les entretenir et de faire des rencontres».
Algorized a notamment développé une solution audio pour détecter la présence de personnes dans un véhicule, sans recourir pour cela à des caméras. Ce service est notamment utile pour savoir si des enfants sont à bords, par exemple lors de canicule. «Nous allons lever des fonds au printemps de cette année, et le CES n’est pas l’endroit privilégié, pour nous, pour rencontrer des investisseurs. L’idée a été davantage de se mettre en relation avec des partenaires commerciaux et des clients», poursuit Natalya Lopareva. Sur un total de six employés, deux se sont rendus à Las Vegas.
Kudelski présent
Signalons que Kudelski était aussi présent au Consumer Electronics Show cette année. Une habitude pour le groupe basé tant à Cheseaux-sur-Lausanne qu’à Phoenix, au Nevada, non loin de Las Vegas, justement. André Kudelski, son directeur, a participé à plusieurs conférences, notamment en lien avec l’intelligence artificielle et l’industrie des médias. Et la société a, entre autres, mis en avant ses solutions pour sécuriser les objets connectés.
■