Sarrazin vainqueur, Pinturault blessé: la France des contrastes à Wengen

Cyprien Sarrazin a remporté le premier super-G de sa carrière vendredi sur le Lauberhorn, tandis que son compatriote Alexis Pinturault devait être évacué en hélicoptère après une lourde chute. La réalité de ce sport fait toujours «mal au ventre»

Cyprien Sarrazin s’est retrouvé au beau milieu d’une bataille d’émotions fortes, vendredi à Wengen. Dans la continuité de ses excellents résultats récents, dont une deuxième place la veille lors de la descente raccourcie du Lauberhorn, le skieur français de 29 ans a brillamment remporté le super-G du jour devant Marco Odermatt (à 0’’30) et Aleksander

Aamodt Kilde (à 1’’00). Trajectoire idéale, prise de risque maximale, flirt avec les filets de sécurité du Kernen-S: il a signé une prestation aussi parfaite que spectaculaire, et il aurait mérité de la célébrer le coeur léger.

Malheureusement, la terrible chute de son compatriote Alexis Pinturault quelques minutes plus tard est venue gâcher la fête.

Devenu papa il y a quelques jours seulement, le vainqueur du grand globe de cristal en 2021 est parti à la faute entre le quatrième temps intermédiaire et la ligne d’arrivée. Dès qu’il s’est immobilisé après une série de «tonneaux», il a hurlé de douleur, touché au genou gauche et à un poignet, et la décision a rapidement été prise de l’évacuer par hélicoptère. Il a fallu près de trente minutes pour que le coureur suivant, le Valaisan Justin Murisier, puisse s’élancer. Pas facile non seulement en raison de l’attente incertaine, mais aussi parce qu’on sait alors un camarade mal en point…

Les mésaventures de Kohler

Aux vitesses atteintes sur une piste comme celle du Lauberhorn, même lors d’un super-G théoriquement plus «tournant» qu’une descente, l’erreur ne pardonne pas. Le Bernois Marco Kohler est tristement bien placé pour le savoir. Le Bernois de 26 ans est tombé jeudi en descente à plus de 140 km/h, avant d’être héliporté à l’hôpital où les examens ont révélé de lourds dégâts: déchirure du ligament croisé antérieur ainsi que du ménisque interne et élongation du ligament interne du genou droit. Traduction sportive: saison terminée, lourde rééducation à prévoir. Là encore, il est tristement bien placé pour le savoir. En 2020, il s’était déchiré les ligaments croisés, le tendon rotulien et le ménisque de l’autre genou, le gauche, déjà sur le Lauberhorn.

Marco Kohler et Alexis Pinturault ne sont ni les premiers ni les derniers skieurs à se blesser à Wengen – le danger est presque constitutif des épreuves de vitesse en ski alpin. «On sait tous que cela fait partie de notre sport, mais cela fait mal au ventre de voir ça», témoignait Cyprien Sarrazin au micro de la RTS, alors que se dessinait le troisième succès de sa carrière après un géant parallèle en 2016 et surtout la terrible descente de Bormio entre les Fêtes. Ce jour-là, c’est l’Autrichien Marco Schwarz qui avait connu un accident fatal à la poursuite de sa saison.

A noter qu’en Coupe du monde féminine, Lara Gut-Behrami a signé vendredi le 80e podium de sa riche carrière en prenant la troisième place du super-G de Zauchensee, en Autriche. Elle a été devancée par la «locale» Cornelia Hütter et la Norvégienne Kajsa Vickhoff Lie.

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