«Double piège»
Si vous avez… 8 x 50’
L’Harlan Coben annuel arrive tôt cette fois, sur Netflix. Et le cru 2024 se révèle être de bonne facture, avec ce qu’il faut de tension malgré un étalement sur huit épisodes, et même s’il ne manque pas de lourdeurs.
L’écrivain fait adapter son roman Fool Me Once (qui devient Double Piège) avec quelques libertés, en particulier concernant la fin, dont il s’est expliqué, disant vouloir aller «à l’essentiel» et jouer la carte de l’efficacité maximale. Le dernier épisode est d’ailleurs le plus court.
Maya (Michelle Keegan, actrice fonctionnelle) a récemment vécu un double drame dont elle peine à se remettre, les assassinats de sa soeur – lors d’un cambriolage, a-t-il été dit – puis de son mari, mort dans ses bras après un braquage dans un parc qui a mal tourné.
Or, il apparaît que la même arme aurait été utilisée dans les deux crimes, ce qui les relie. Maya s’impatiente face à la lenteur de l’enquête par la police locale, et surtout, elle commence à recevoir quelques troublantes informations. Ancienne militaire, elle est tombée en raison d’un scandale – des tirs sur des civils – révélé par un blogueur qui reprend contact avec elle. Il a des choses à dire concernant sa soeur…
On se situe donc presque dans le schéma de la victime collatérale menant sa propre investigation. Presque, car le policier chargé de l’affaire, même s’il accumule les malaises et reçoit une très mauvaise nouvelle concernant sa santé, continue lui aussi à creuser de son côté. Le partage des deux démarches, avec leur lot de révélations et de voies sans issue, fabrique en grande partie le suspense de
Double Piège. La réalisation a quelques pesanteurs, par exemple des flash-back à vocation de rappels mais inutiles; toutefois, le rythme demeure tenu au long des épisodes, pour une trame qui jouit aussi d’une excellente structuration de l’espace dans cette cité britannique cossue, avec ses demeures de luxe. Le milieu exploré contribue d’ailleurs à l’intérêt, de même que le personnage du commissaire incarné par Adeel Akhtar. N. Du.
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Une mini-série écrite par Daniel Brocklehurst, d'après Harlan Coben (2024). A voir sur Netflix.