Le Temps

Les attaques en mer Rouge font augmenter les prix

Aujourd’hui, faire transporte­r un conteneur coûte en moyenne deux fois plus cher qu’à la fin du mois de novembre, quand les houthis ont commencé à cibler la marine marchande. Il y aura un impact sur les tarifs des biens de consommati­on

- RICHARD ÉTIENNE @rietienne

Les prix du fret maritime s’envolent dans le sillage des attaques en mer Rouge, et il en résultera une hausse des prix un peu partout. Le coût mondial moyen du transport d’un conteneur de 40 pieds a plus que doublé depuis la fin du mois de novembre, selon le cabinet londonien Drewry Shipping, passant de 1382 dollars à 3072 la semaine dernière.

La hausse est plus élevée sur les routes passant normalemen­t via le canal de Suez, exposées aux attaques des rebelles houthis. Notamment celles qui relient l’Asie à l’Europe. Mais l’inflation est généralisé­e. Près de 15% du commerce maritime mondial transite par la mer Rouge, dont 8% du commerce des céréales, 12% du pétrole commercial­isé par voie maritime et 8% du gaz naturel liquéfié, selon la Maison-Blanche. Les trajets sont plus longs – il faut compter une dizaine de jours en plus pour contourner l’Afrique au lieu de passer par Suez –, les coûts des assurances ont grimpé et les dernières nouvelles sont mauvaises. Les houthis ont lancé leur attaque la plus violente mardi, avec des drones et des missiles balistique­s. Un navire a été arraisonné cette semaine par des hommes armés dans le golfe d’Oman, faisant craindre l’ouverture d’un nouveau front. Les houthis ont jusqu’à présent sévi dans le golfe d’Aden, à 1000 kilomètres au sud-ouest.

Prestation­s plus chères

Tesla, le constructe­ur américain de voitures électrique­s, a par exemple déclaré suspendre la majeure partie de sa production dans une usine de Berlin car les attaques ont engendré une pénurie de composants. Les hausses sont d’autant plus généralisé­es que le canal de Panama, une autre artère du commerce maritime, connaît des difficulté­s. Le niveau de l’eau a baissé à cause d’une sécheresse, ce qui ralentit le trafic. Au point que Maersk a annoncé mercredi dans une note à ses clients avoir mis en place une liaison ferroviair­e entre les rives atlantique et pacifique pour éviter l’attente générée par la réduction des transports sur le canal.

Les prix du fret maritime avaient déjà flambé durant la pandémie et ils étaient montés bien plus hauts – à plus de 9000 dollars sur l’index du cabinet Drewry. Ils avaient ensuite chuté et renoué avec leur niveau d’avant la crise sanitaire en 2023. Ils sont d’ordinaire très bas car le secteur du shipping fait face à une offre excédentai­re de bateaux.

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