L’Etat du Valais va mener des contrôles dans l’école d’Ecône
A la suite de la grande enquête du «Temps» sur les violences et les abus sexuels commis au sein de la Fraternité Saint-Pie X, le canton a annoncé samedi qu’il allait intervenir
Le chef du Service de l’enseignement du canton du Valais se rendra lundi matin dans l’école privée Fleurs de Mai, l’établissement primaire de la Fraternité SaintPie X situé à Riddes, accompagné de deux inspecteurs, révèle la RTS. Cette intervention aura lieu à la demande du chef du Département de la formation, Christophe Darbellay. Elle fait suite à l’enquête publiée vendredi par Le Temps sur les violences et abus commis par certains prêtres de la communauté ultra-catholique.
Dans un long témoignage au Temps, le Valaisan François de Riedmatten raconte comment, dans les années 1980, il a subi coups et humiliations dans cette école. Or l’établissement n’a jamais été dénoncé à l’Etat, rappelle la RTS.
Pas de subventions
«Nous voulons examiner la situation aujourd’hui, et voir si des pratiques qui sont innommables ont toujours cours», a déclaré Christophe Darbellay lors de l’émission Le 12h30. «Nous allons tout de suite prendre les dispositions nécessaires et, le cas échéant, ordonner des mesures.»
Le conseiller d’Etat entend «exiger des bonnes pratiques en matière d’éducation et de pédagogie». «Nous pouvons aussi exiger qu’un espace de parole indépendant soit mis en place. Mais nous prendrons des mesures en fonction de la situation et il est difficile à ce stade de préjuger de ce que nous allons faire», a-t-il précisé.
Quant à la possibilité de laïciser l’école, comme il est envisagé de le faire pour le Lycée-collège de l’abbaye de Saint-Maurice après les abus révélés fin 2023, la RTS précise qu’il ne s’agit pas d’une option. En tant qu’école privée, Fleurs de Mai ne touche aucune subvention du canton et ne dispose d’aucune convention avec l’Etat. Dans la mesure où elle forme des élèves de la scolarité obligatoire, elle doit uniquement se soumettre à des contrôles.■