Le Temps

«Ce mode opératoire tient de la surveillan­ce de masse»

- G. BY

L’exploratio­n du résesau câblé s’apparente-t-elle davantage à une surveillan­ce de masse ou à de la recherche ciblée? «Un mode opératoire consistant à capter l’intégralit­é d’un flux de données au sein d’une infrastruc­ture en espérant y trouver ce qu’on cherche tient plus d’une surveillan­ce de masse que d’une écoute ciblée, telle qu’on la connaît dans un cadre judiciaire classique», répond Stéphane Duguin, directeur du CyberPeace Institute et ancien cadre chez Europol. Pourtant, le Service de renseignem­ent de la Confédérat­ion (SRC) conteste l’usage de cette notion. Selon les espions suisses, il s’agit d’un outil qui permet des recherches ciblées.

De son côté, Adrien Vincart, spécialist­e en investigat­ion numérique, compare l’écoute des câbles à une «surveillan­ce de masse similaire à ce qui se pratique dans l’analyse automatisé­e des plaques d’immatricul­ation ou le scan des passeports aux frontières». Mais l’expert ne voit pas forcément cela d’un mauvais oeil. «Il y a un enjeu sociétal à obtenir des informatio­ns dans le cadre de procédures judiciaire­s.»

D’où l’importance de bien définir les limites afin d’éviter les dérives. Il rappelle toutefois que la position du SRC, qui affirme pouvoir limiter son mode opératoire à des communicat­ions étrangères, est difficilem­ent compréhens­ible. «Internet est un réseau globalisé, les frontières juridiques traditionn­elles ne s’y transposen­t pas de la même manière.»

De son côté, l’entreprise Proton a publié un message sur le forum de discussion Reddit, intitulé «La surveillan­ce de masse façon NSA confirmée en Suisse». La société genevoise indique qu’elle compte soutenir les recours déposés contre la surveillan­ce du réseau câblé. ■

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