Ursula von der Leyen entrouvre la porte à la Suisse
Après le gel, le dégel. La présidente de la Commission européenne a conversé hier avec la présidente de la Confédération alors que les négociations Suisse-UE pourraient bientôt démarrer
Le signe, enfin, d’une réelle détente entre la Suisse et l’Union européenne (UE)? La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rencontré hier soir la présidente de la Confédération, Viola Amherd, à Davos. Un entretien bilatéral qui n’a rien d’anodin sur le plan du symbole, sachant que le psychodrame du 26 mai 2021, à savoir l’abandon unilatéral par le Conseil fédéral de l’accord-cadre institutionnel, avait particulièrement heurté l’Allemande. Jusqu’à bouder les autorités suisses pendant de longs mois. La voici désormais de meilleure composition alors que la Suisse et l’Union européenne viennent de se mettre d’accord sur un nouveau mandat de négociation.
Pas d’euphorie
Mais attention: à Bruxelles, l’heure n’est pas pour autant à l’euphorie. Lundi, Eric Mamer, porte-parole de la Commission, qui confirmait la rencontre au sommet, a rappelé qu’un tel format était, il y a quelques années, habituel dans la station grisonne en marge du Forum économique mondial (WEF). Et qu’une rencontre avec la présidente de l’Etat hôte est somme toute assez logique.
La dernière rencontre à haut niveau avec un représentant suisse remonte à 2020, lorsque Simonetta Sommaruga était présidente. Depuis, plus rien. La présidente de la Commission européenne était bien en Suisse en juillet 2022, pour la Conférence de Lugano sur la reconstruction de l’Ukraine, et elle y a bien croisé Ignazio Cassis, alors président de la Confédération. Mais il n’y a pas eu de rencontre «officielle».
Cette fois, à Davos, il s’agit, en théorie, glisse-t-on du côté de Bruxelles, d’un entretien de courtoisie parmi de nombreux autres. Mais Ursula von der Leyen, qui profite notamment de son déplacement dans la station grisonne pour avoir un nouveau tête-àtête avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ne boude au moins plus les autorités suisses.
Le WEF sera aussi l’occasion d’autres rencontres Suisse-Union européenne pour évoquer les bilatérales III, entrées dans une phase plus concrète après une dizaine de rondes exploratoires et de discussions techniques. Ignazio Cassis doit rencontrer Maros Sefcovic, vice-président de la Commission, chargé du dossier suisse, et le conseiller fédéral Guy Parmelin doit s’entretenir avec la commissaire à l’Innovation, à la Recherche et à l’Education, Iliana Ivanova. De quoi espérer consolider les liens.
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