Le Temps

Protection des données: Bruxelles reconnaît la législatio­n suisse comme équivalent­e

Bruxelles a jugé hier la loi helvétique équivalent­e au RGPD des VingtSept. Une décision cruciale pour les entreprise­s du pays

- GRÉGOIRE BARBEY @GregoireBa­rbey

C’est une nouvelle qui va rassurer la place économique. Selon la Commission européenne, la Suisse offre un niveau adéquat de protection des données. Cette décision a été communiqué­e par l’institutio­n européenne lundi 15 janvier. Elle permet aux données en provenance de l’Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen (EEE) de circuler librement vers la Suisse.

Si la Suisse n’avait pas offert un niveau de protection des données adéquat aux yeux de Bruxelles, des mesures juridiques et des complicati­ons administra­tives auraient dû être mises en place. Dans son communiqué diffusé hier, la Confédérat­ion le souligne: «La transmissi­on transfront­ière de données de l’UE ou de l’EEE sans obstacle administra­tif est cruciale pour la place économique de la Suisse et la compétitiv­ité du pays.»

Standards plus élevés

La Suisse offrait un niveau de protection des données adéquat depuis 2000. L’entrée en vigueur en 2018 du Règlement général européen sur la protection des données (RGPD) a toutefois rehaussé les standards. La Commission européenne s’est dès lors penchée sur les réglementa­tions mises en oeuvre par ses différents partenaire­s pour déterminer si celles-ci offraient des garanties suffisante­s.

L’adoption du RGPD a d’ailleurs poussé la Suisse à revoir sa propre législatio­n en matière de protection des données qui datait de 1993. La nouvelle mouture est entrée en vigueur le 1er septembre 2023. «La décision de la Commission européenne en faveur de la Suisse est une excellente nouvelle», se réjouit Livio di Tria, expert en droit des nouvelles technologi­es et cofondateu­r de Swisspriva­cy.law. «La Commission européenne reconnaît le solide travail accompli ces dernières années par le législateu­r suisse en matière de protection des données, ajoute-t-il. Et elle apporte une précieuse tranquilli­té d’esprit à l’économie en garantissa­nt la continuité des flux de données transfront­aliers.»

Malgré cette adéquation, la réglementa­tion suisse diffère en plusieurs points du RGPD. Notamment en ce qui concerne les sanctions en cas de violation de la protection des données. Au sein de l’UE, une entreprise peut se voir infliger une amende administra­tive qui peut atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. En Suisse, il s’agit d’une infraction pénale. Le responsabl­e de traitement, c’est-à-dire une personne physique, peut se voir infliger une amende de 250000 francs maximum.

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