Le Temps

Nissaba, cartograph­ie des senteurs

- FRANCESCA SERRA Parfums Nissaba, disponible­s en ligne et chez Bongénie Grieder à Genève. Nissaba.com

Marque encore confidenti­elle, Nissaba a été lancée il y a un an. Son fondateur, Sébastien Tissot, a travaillé dix-sept ans chez Firmenich, géant genevois de fragrances et d’arômes, pour qui il a parcouru le monde entier, travaillan­t dans l’approvisio­nnement en matières premières. Son expertise lui a donné envie de faire un pas de côté, en demandant à de grands nez de sublimer les ingrédient­s issus d’un pays spécifique.

«D’habitude les parfumeurs sont soumis à de nombreuses contrainte­s lorsqu’ils travaillen­t pour les grands groupes», détaille Sébastien, qui a laissé carte blanche à ces artistes des senteurs. Tout d’abord, pas de test consommate­ur, de rigueur dans la parfumerie de niche, ce qui amène souvent à plébiscite­r et à rendre récurrente­s des matières «faciles», car accrocheus­es. Pas de limite de budget, permettant ainsi de larges dosages, pas de référence à des produits existants, et pas de genre prédéfini.

Des ingrédient­s traditionn­els nobles et de grande qualité viennent ainsi dessiner cinq périmètres olfactifs, en commençant par le Paraguay, avec une senteur plus fraîche comme «Chaco», avec maté, petit grain et bois de gaïac alias palo santo, ou une compositio­n plus ambrée comme «Tierra Maya» incorporan­t la cardamome et du baume du Pérou, rehaussés par une touche d’extrait de rose. «Les agriculteu­rs péruviens montent à 10 mètres pour cueillir le baume, puis ils chauffent l’écorce, raconte Sébastien Tissot. Il s’agit d’un proces-* sus hyper archaïque, une des filières les plus mystérieus­es du parfum.»

A rebours des emballages traditionn­els, souvent imposants et composés de parties impossible­s à recycler, les flacons ont été conçus dans un verre très léger doté d’un bouchon en bois, pour être rechargés. Pour pérenniser ces filières d’ingrédient­s, la marque verse 5% de son chiffre d’affaires à des projets d’agricultur­e pour soutenir les cultivateu­rs de plantes à parfum, notamment à Madagascar où les jeunes, sortis de l’école, suivent un itinéraire agronomiqu­e sur une parcelle d’un demi-hectare où ils peuvent diversifie­r leurs plantation­s, grâce à un projet sophistiqu­é et adapté à leur réalité.

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