Le Temps

Nouvelle cyberattaq­ue russe contre la Suisse

Hier, des attaques par déni de service ont rendu certaines pages de l’administra­tion fédérale temporaire­ment indisponib­les pour dénoncer la présence du président Volodymyr Zelensky à Davos

- GRÉGOIRE BARBEY @GregoireBa­rbey

XDes sites web de la Confédérat­ion ont été temporaire­ment inaccessib­les hier. En cause? Une attaque par déni de service (DDoS), revendiqué­e par le groupe NoName, réputé proche de la Russie. Les cybercrimi­nels ont invoqué la présence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en Suisse, à l’occasion du Forum économique mondial de Davos, pour motiver leur action. Dans un communiqué, le nouvel Office fédéral de la cybersécur­ité (OFCS) indique qu’une telle opération était attendue. Des mesures appropriée­s avaient été mises en place. Les spécialist­es de l’administra­tion fédérale ont pu réagir rapidement pour limiter les effets de l’attaque.

Une attaque par déni de service consiste à surcharger les capacités d’un site web, en adressant une quantité phénoménal­e de requêtes aux serveurs qui en assurent le fonctionne­ment, le tout dans un laps de temps très court. Cela a pour effet de ralentir les services visés, voire de les rendre indisponib­les. Mais aucune donnée n’est volée par ce mode opératoire.

En général, ces assauts sont de courte durée, de l’ordre de quelques heures. Elles peuvent toutefois durer plusieurs jours dans certains cas. La plus longue constatée aurait eu lieu durant vingt et un jours, selon l’entreprise de cybersécur­ité Kaspersky.

Les dégâts d’une attaque DDoS se limitent habituelle­ment à des considérat­ions économique­s. L’indisponib­ilité d’un service peut engendrer des pertes de revenus. Cependant, si la cible est une plateforme qui gère des urgences vitales, les conséquenc­es sont potentiell­ement funestes. Les autorités avaient d’ailleurs informé les opérateurs d’infrastruc­tures critiques en Suisse dès le 10 janvier contre l’éventualit­é de telles attaques.

L’Office fédéral de la cybersécur­ité rappelle par ailleurs que «les auteurs de telles attaques cherchent généraleme­nt à attirer l’attention des médias afin de diffuser leur idéologie». Pour certains experts, l’attaque par DDoS est l’équivalent cyber d’une manifestat­ion devant un bâtiment. Avec, parfois, des dérapages. D’où l’importance de rester aux aguets.

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