«J’irai au bout de mon mandat»
Le président du conseil d’administration de la SSR, Jean-Michel Cina, détaille la décision de Gilles Marchand et exclut un départ de sa part
Gilles Marchand a-t-il commis des maladresses qui ont mené à cette décision? Pas du tout. Il a le plein soutien du conseil d’administration. Nous sommes arrivés à cette décision en considérant l’échéancier politique. Il arrive au terme de son mandat au tout début de 2027, au moment où commenceront les pourparlers pour le renouvellement de la concession. Et un recrutement en 2026, pendant la votation de l’initiative «200 francs ça suffit» est impossible. Nous sommes arrivés ensemble à la conclusion que cette décision était dans l’intérêt de la SSR.
L’automne dernier, il a affirmé que s’attaquer à la SSR, c’était s’attaquer à la Suisse. Il a également mis en doute les chiffres du DETEC sur les conséquences de la baisse de la redevance. Ces affirmations ont mal passé au parlement. N’ont-elles joué aucun rôle? Non, d’autant plus que cette analyse des chiffres du DETEC, c’est le conseil d’administration de la SSR qui l’a adoptée. Il est évident que l’initiative mettrait en danger tout le système médiatique suisse.
Quel bilan tirez-vous des années de Gilles Marchand dans le service public audiovisuel? Il a été un pionnier. Il a fait avancer la digitalisation dans notre entreprise. La plateforme Play Suisse qu’il a lancée est une vraie réussite. Avec lui, nous avons gagné la votation «No Billag». Il a aussi contribué à installer une nouvelle génération de dirigeants.
Quel profil souhaitez-vous pour le remplacer? Il faut une personne qui connaisse bien le monde des médias, qui sait appréhender les différences culturelles de la Suisse et son fonctionnement, et qui ait des compétences linguistiques. Il faut bien sûr des compétences de management.
Et vous, quand allez-vous passer la main? J’ai été réélu en décembre 2023 et j’ai pris l’engagement auprès du conseil d’administration d’aller au bout des quatre ans du mandat. Quatre nouveaux membres ont été élus au conseil; il faut garantir une stabilité au sommet de cette institution importante pour la Suisse. Je crois profondément au rôle de la SSR pour le pays.
La droite parlementaire semble pourtant toujours plus mécontente du traitement de l’information. Comment réagissez-vous? Ces discussions durent depuis 1970. Nous avons pris l’engagement d’une information équilibrée, sans parti pris. Une étude de l’Université de Zurich montre que nous le tenons.
■