En Equateur, deux suspects ont été arrêtés après l’assassinat d’un procureur
L’interpellation de deux hommes intervient après l’assassinat de César Suarez, chargé de l’enquête sur la prise d’otages qui a eu lieu sur un plateau d’une chaîne de télévision le 9 janvier dernier
L’Equateur se trouve en ce moment même sous le régime de l’état d’urgence, en «guerre» contre les gangs de narcotrafiquants. La spectaculaire irruption en direct d’hommes lourdement armés, encagoulés, plaquant au sol sous la menace journalistes et employés de la chaîne TC avait choqué le pays, confronté à une vague de violence déclenchée par les bandes criminelles liées au narcotrafic. César Suarez, le procureur assassiné à Guayaquil (sud-ouest) était chargé de déterminer quel gang avait mené cet assaut, indique le parquet.
La police équatorienne a annoncé hier l’arrestation de deux hommes soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat mercredi du procureur chargé de l’enquête sur l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision publique le 9 janvier.
«Nous avons interpellé deux suspects impliqués dans l’assassinat du procureur César Suarez» à Guayaquil (sud-ouest), «après une procédure d’enquête nous ayant permis d’identifier leur participation présumée à l’acte criminel», a affirmé le chef de la police générale, César Zapata, sur le réseau social X. Il a ajouté que les «preuves» à leur encontre trouvées par la police comprenaient un fusil, deux pistolets, des chargeurs et deux véhicules.
L’intervention rapide des forces de l’ordre avait permis de mettre fin à la prise d’otages sans faire de victime et d’arrêter 13 assaillants. Selon le parquet, le procureur assassiné était en charge de déterminer quel gang avait mené cet assaut.
La justice équatorienne sous pression
César Suarez a été abattu alors qu’il conduisait son véhicule dans un quartier du port de Guayaquil. Sur les photos obtenues par l’AFP, on voit plusieurs impacts de balles qui ont traversé la vitre latérale côté conducteur, pourtant apparemment blindée.
Les procureurs sont sous la menace de la vingtaine d’organisations criminelles qui opèrent en Equateur, naguère havre de paix ravagé par la violence après être devenu le principal point d’exportation de la cocaïne produite dans les Etats voisins que sont le Pérou et la Colombie.
En juin, le procureur Leonardo Palacios a été tué par des hommes armés dans la ville de Duran, voisine de Guayaquil.
Opération armée dans une prison
L’armée et la police équatorienne ont lancé hier à l’aube une vaste opération dans le complexe pénitentiaire de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, a-t-on appris de sources concordantes.
«Des effectifs de l’armée et de la police réalisent une nouvelle intervention» pour notamment «contrôler les périmètres externes et internes du centre pénitentiaire», indique l’armée dans un communiqué.
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