Le Temps

Viktorija Golubic maintient une présence helvétique à l’Open d’Australie

La Zurichoise, qui n’avait jamais remporté un match en dix ans à Melbourne, vient d’en gagner deux en trois jours. Dernière chance suisse dans le tournoi, elle affrontera l’Ukrainienn­e Elina Svitolina samedi

- X @LaurentFav­re LAURENT FAVRE

Dernière chance suisse à Melbourne, Viktorija Golubic s’est qualifiée jeudi pour le troisième tour de l’Open d’Australie en battant la Tchèque Katerina Siniakova en trois sets (6-3 2-6 6-4). Samedi en seizième de finale, la Zurichoise, classée au 85e rang mondial par la WTA, défiera l’Ukrainienn­e de Nyon Elina Svitolina (tête de série numéro 19) pour une place en deuxième semaine. Comme lors du premier tour face à la Russe Veronika Kudermetov­a, tête de série numéro 15, Golubic a bien débuté, fléchi dans la deuxième manche puis retourné la situation grâce à son très bon sens tactique et à son expérience. Ce n’est pas juste un hasard, car tous les matchs de Viktorija Golubic se ressemblen­t un peu.

Lorsqu’elle n’est pas écrasée par une joueuse trop supérieure physiqueme­nt, ses parties vont souvent à la limite des trois manches. Elles sont traversées de multiples rebondisse­ments, de hauts et de bas. Contre Siniakova, Viktorija Golubic a été menée 3-1 avant d’empocher le gain du premier set. Dans le troisième, elle lâcha son premier jeu de service et se retrouva menée 0-2, puis gagna quatre jeux d’affilée, en perdit deux, empocha les deux derniers grâce aux fautes directes (52 en tout) de son adversaire.

Aussi longtemps qu’elle maintient un pourcentag­e de premières balles de service suffisant pour éviter de s’exposer à des retours trop agressifs, Viktorija Golubic peut manoeuvrer à sa guise en fond de court, sa palette technique et son intelligen­ce tactique étant au-dessus de la moyenne. Mais si elle sert mal, ou si ses rivales décident de mettre plus de poids ou plus de cadence et qu’elles y parviennen­t sans viser les bâches ou les couloirs, alors la Zurichoise est exposée. Lorsqu’il y a manches décisives, celles-ci ne se décident pas sur le souffle, car sa condition physique est irréprocha­ble, mais sur sa capacité – plus aléatoire – à garder la tête froide.

Son meilleur résultat à 31 ans

Jusqu’à présent, son service tient le choc et son bilan sur balles de break (concrétisé­es ou sauvées) est très favorable. Cela lui a déjà permis de réussir son meilleur parcours à l’Open d’Australie, où elle n’avait jamais remporté un seul match dans le tableau principal en dix participat­ions. Elle est plus à l’aise sur le gazon de Wimbledon, où elle a obtenu ses deux meilleurs résultats en Grand Chelem à ce jour: un troisième tour en 2019 et un quart de finale en 2021.

Avec sa silhouette toute menue et son tennis rafraîchis­sant, on la croit à peine sortie de l’adolescenc­e mais Viktorija Golubic a 31 ans. «Orpheline» de ses meilleures copines sur le circuit, Belinda Bencic (enceinte) et Jil Teichmann (en perdition au 137e rang mondial), elle maintient seule une présence suisse sur les bords de la Yarra River, alors que Dominic Stricker a dû déclarer forfait juste avant le tournoi, et que Stan Wawrinka n’était pas en mesure de défendre pleinement ses chances.

Jeudi, Viktorija Golubic a pris sa revanche sur Siniakova, qui l’avait battue en finale du tournoi olympique de double à Tokyo en 2021 (l’une jouait avec Belinda Bencic, l’autre avec Barbora Krejcikova). Elle peut espérer en faire de même avec Elina Svitolina, qui l’avait battue 6-1 6-2 à Melbourne en 2019. ■

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland