Le Temps

La balade de Sabalenka face à une tête de série

6-0 6-0 en 52 minutes: L’Ukrainienn­e Lesia Tsurenko, pourtant 28e mondiale, n’a pas pu prendre un jeu à la Biélorusse. La tenante du titre se promène en ce début d’Open d’Australie. L’Américaine Coco Gauff et l’Italien Jannik Sinner chez les garçons ont é

- LAURENT FAVRE @LaurentFav­re

C’est le score parfait pour l’une, le cauchemar intégral pour l’autre. Vendredi, la Biélorusse Aryna Sabalenka a battu l’Ukrainienn­e Lesia Tsurenko 6-0 6-0 en cinquante-deux minutes, au troisième tour de l’Open d’Australie dont Sabalenka, tenante du titre et tête de série numéro 2, est la grande favorite. Lesia Tsurenko, 34 ans, 33e mondiale (mais tête de série numéro 28) n’est pourtant pas n’importe qui, mais Sabalenka est un rouleau compresseu­r en ce début d’année.

Pour se mettre en confiance, la grande timide de Minsk, à qui les succès apportent un peu d’assurance hors des courts, a remporté le tournoi préparatoi­re de Brisbane sans perdre un set et en ne concédant en moyenne que 3,6 jeux par tour. En finale, la Kazakhe Elena Rybakina, troisième joueuse mondiale, avait pris 6-0 6-3. A Melbourne, où Sabalenka défend son titre (le seul pour l’instant de sa carrière en Grand Chelem), elle a successive­ment écarté l’Allemande Ella Seidel 6-0 6-1, la Tchèque Brenda Fruhvirtov­a 6-3 6-2 et l’Ukrainienn­e Lesia Tsurenko 6-0 6-0, pour une durée totale inférieure à trois heures de jeu (cinquante-sept minutes en moyenne).

«Je suis très heureuse de mon niveau de jeu»

En 2024, Aryna Sabalenka en est déjà à six sets remportés 6-0. Des «bulles» ou des «roues de vélo» dont elle ne se repend pas (les joueurs ont généraleme­nt quelques scrupules à écraser l’adversaire, du moins à s’en féliciter) et qu’elle revendique même. «Iga Swiatek a gagné tellement de sets 6-0 l’an dernier, j’essaie de me rapprocher d’elle, déclara Sabalenka avec le sourire après la rencontre, alors que Tsurenko avait replié ses affaires et quitté le court sans demander son reste. Je suis très heureuse de mon niveau de jeu, j’espère continuer comme ça et pourquoi pas faire mieux.» «Faire mieux» que 6-0 6-0 sera très difficile, sauf à vouloir gagner tous les points.

Au prochain tour, Aryna Sabalenka affrontera une «revenante» de seulement 22 ans, l’Américaine Amanda Anisimova, ex-21e mondiale tombée au-delà de la 400e place après avoir connu une période difficile liée au décès soudain de son père et entraîneur en 2019. Sa vraie rivale pourrait être l’Américaine Coco Gauff en demi-finale. Gauff, qui a passé un cap depuis qu’elle a gagné l’US Open en septembre, fait à peine moins bien que Sabalenka. Elle aussi a remporté un tournoi préparatoi­re (à Auckland), elle aussi n’a perdu aucun set lors de ses trois premiers tours, elle aussi a été expéditive vendredi: 6-0 6-2 en soixante-trois minutes contre sa compatriot­e Alycia Parks (WTA 82).

A ceux qui seraient tentés de mettre en avant la supposée faiblesse du tableau féminin, on peut parler de l’Italien Jannik Sinner, qui passe un petit peu plus de temps sur les courts puisqu’il lui faut gagner en trois sets mais qui fait forte impression jusqu’ici dans le tableau masculin et qui a infligé un cinglant 6-0 6-1 6-3 à l’Argentin Sebastian Baez, tête de série numéro 26. Un autre match de ce vendredi matin, Andreeva-Parry dans le tableau féminin, mérite la citation pour sa singularit­é. La jeune Russe Mirra Andreeva a remporté le premier set 6-1, perdu le deuxième sur le même score et était menée 5-1 dans le troisième. Elle s’est finalement imposée 10-5 dans le super tie-break (6-1 1-6 7-6).

Cette rencontre et ses aléas ont suscité une réflexion d’Andy Murray, qui regardait le match à la télévision. «Quand Andreeva perd 5-1, le commentate­ur dit: «elle a vraiment besoin de travailler le côté mental de son jeu. Elle est trop dure avec elle-même quand elle perd.» Trente minutes plus tard, Andreeva gagne 7-6. Peut-être que la raison pour laquelle elle a renversé la situation est justement sa force mentale. Peut-être qu’elle a retourné le match précisémen­t parce qu’elle est dure avec elle-même et qu’elle exige plus d’elle-même lorsqu’elle perd ou joue mal. C’est une gagnante.»

Mirra Andreeva, qui a elle aussi mis un 6-0 6-2 au deuxième tour à l’une des favorites, la Tunisienne Ons Jabeur, pourrait rencontrer Aryna Sabalenka en quart de finale.

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