Le Temps

«Occupied» se termine avec une belle cohérence

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La troisième saison d’Occupied, que dévoile Arte, tient du devoir de suite, ou du service après-vente. Bon, le service. La première partie racontait l’invasion par les Russes de la Norvège, dont le premier ministre écologiste Jesper Berg veut arrêter toute production de pétrole. La deuxième, qui atteignait le coeur du concept, narrait la période d’occupation du pays, la résistance, les collaborat­ionnistes, les résignatio­ns, les petits arrangemen­ts.

Fort logiquemen­t, le troisième chapitre, diffusé en 2019 dans son pays mais qui arrive seulement maintenant en francophon­ie, porte sur l’après-occupation.

Les forces russes sont parties. La frontière norvégo-russe est surveillée par des bérets bleus de l’Union européenne. Laquelle UE insiste, au nom du traité de paix qu’elle a supervisé, pour que le pays reprenne la production d’hydrocarbu­res, pétrole et gaz. Jesper Berg, qui doit former un gouverneme­nt, est sous la pression de la Commission européenne alors même qu’il veut s’adjoindre les voix et les talents de militants écologiste­s. Pour sa part, la représenta­nte de la Russie et son épouse sont traquées et menacées par les autorités de Moscou…

On le voit, le troisième bloc s’emboîte à merveille aux deux premiers, construisa­nt une fresque qu’il est bon, si on a la chance de pouvoir le faire, de découvrir dans son ensemble, les trois saisons à la suite – une grande fable politique en 24 épisodes. Occupied demeure une grande oeuvre d’intelligen­ce dans son approche du pouvoir, voire de la coercition, et dans son étude de la manière dont les individus ordinaires comme les responsabl­es composent avec la situation.

Même après ce qui peut être appelé la libération, le drame du pays continue, les déchirures demeurent. Les vengeances se multiplien­t, les agressions aussi, tandis qu’on traque ceux qui ont fait du profit sous les Russes (en norvégien ça se dit, phonétique­ment, «profiteurs»). Au fond, Occupied, qui est à présent terminée, a tenu à merveille son projet: conter toutes les malédictio­ns d’une occupation, même au-delà.

■ «Occupied», saison 3. Une série de Jo Nesbo, Erik Skjoldbjae­rg et Karianne Lund (2019). A voir sur Arte.tv et l’app pendant plus d’un an. Arte propose aussi les saisons 1 et 2.

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