Le Temps

La rupture est consommée entre AC Immune et Roche

La société vaudoise a annoncé la fin des accords de collaborat­ion la liant au géant bâlois et à sa filiale Genentech. Leur développem­ent conjoint de traitement­s contre l’alzheimer a connu plusieurs échecs

- ÉTIENNE MEYER-VACHERAND @etiennemey­va

Dix-huit ans après la signature d’un premier accord de licence, AC Immune a annoncé lundi la fin de sa collaborat­ion avec Genentech, filiale de Roche, et le géant bâlois autour de deux molécules. La biotech lausannois­e spécialisé­e dans les maladies neurodégén­ératives récupère donc l’intégralit­é des droits d’exploitati­on du crenezumab et du semorinema­b, tous deux testés dans des études cliniques portant sur la maladie d’Alzheimer.

Ciblant la protéine bêta amyloïde qui forme des plaques au niveau du cerveau impliquées dans le développem­ent de la maladie, le crenezumab est un anticorps monoclonal. Genentech en a acquis les droits de licence en 2006. Mais en 2019, deux essais cliniques impliquant le crenezumab sont arrêtés et en juin 2022, Roche annonce un échec dans une troisième étude en phase II (étape d’évaluation de l’efficacité, de la tolérance et du dosage optimal d’un médicament). En 2012, la collaborat­ion entre les deux entreprise­s avait été renforcée avec la signature d’un deuxième accord de licence sur le semorinema­b, un deuxième anticorps monoclonal ciblant une protéine différente, elle aussi soupçonnée de jouer un rôle dans le développem­ent de l’alzheimer.

AC Immune annonce vouloir poursuivre le développem­ent de ces molécules. «La récupérati­on des droits mondiaux sur le crenezumab, le semorinema­b et la propriété intellectu­elle entourant ces cibles peuvent offrir des voies alternativ­es vers de nouvelles opportunit­és de croissance, y compris des thérapies combinées», estime Andrea Pfeifer, directrice et cofondatri­ce de la société installée à Lausanne, citée dans un communiqué. Plus tôt ce mois, la société faisait le point sur trois immunothér­apies destinées au traitement de l’alzheimer et du parkinson actuelleme­nt en phase II.

Financée jusqu’en 2026

En décembre, AC Immune a réussi à lever 50 millions de dollars en proposant à la vente 14,3 millions de ses actions ordinaires. Elle avait aussi annoncé un versement d’étape de 15 millions de francs assortis de 25 millions supplément­aires dans le cadre d’un accord de licence avec le laboratoir­e Janssen propriété de Johnson & Johnson. L’entreprise a réaffirmé ce lundi disposer de fonds suffisants pour assurer son financemen­t jusqu’en 2026. A la clôture des marchés américains lundi, le titre AC Immune baissait de 2,41%, à 4,05 dollars. Cependant, depuis l’automne, il suivait une tendance à la hausse. Hier, en milieu de séance à New York, le prix de l’action restait stable.

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