Un deuxième trophée pour Donald Trump
L'ancien président a remporté la primaire dans le New Hampshire face à sa dernière adversaire républicaine, son ex-ambassadrice à l'ONU Nikki Haley. Il remporte ainsi une victoire capitale en vue d'un nouveau duel face à Joe Biden
Traditionnellement, le New Hampshire, le second Etat à se prononcer lors des primaires aux Etats-Unis, contrebalance le choix de l’Iowa. Rien de tel ce mardi. Après son plébiscite dans l’Iowa, Donald Trump a devancé l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley, sa dernière adversaire pour obtenir l’investiture d’un Parti républicain de plus en plus aligné derrière le milliardaire aux multiples inculpations mais pas encore condamné. Après le dépouillement de plus de 90% des votes, l’ancien président obtenait 54,4% des voix, contre 43,3% pour son ancienne collaboratrice. Une marge conforme à ce qu’annonçaient les derniers sondages.
Depuis 1972, année où les républicains avaient adopté le calendrier électoral actuel, seuls deux candidats avaient remporté à la fois l’Iowa et le New Hampshire: Richard Nixon en 1972 et Gerald Ford en 1976. Tous deux avaient toutefois l’avantage d’être le président sortant.
Particularité
Donald Trump n’est pas non plus un candidat classique. Il brigue un second mandat mais de façon non consécutive, une première depuis le XIXe siècle, et bénéficie de la notoriété d’un ancien président. Et le septuagénaire engrange une nouvelle victoire électorale dans le New Hampshire malgré une campagne interrompue par les rendez-vous judiciaires.
Cet Etat de 1,3 million d’habitants à la frontière avec le Canada aurait pourtant dû être plus favorable à la candidature de Nikki Haley, car les indépendants pouvaient participer à la primaire républicaine. Cette configuration était idéale pour la jeune quinquagénaire, qui cherche à coaliser tous les votes de celles et ceux qui s’opposent à Donald Trump ou ne croient pas qu’il puisse remporter l’élection présidentielle du 5 novembre 2024.
Après cette nouvelle défaite, que va faire Nikki Haley? Très largement devancé par Donald Trump dans l’Iowa, le gouverneur de Floride Ron DeSantis avait fini par jeter l’éponge dimanche, se ralliant à Donald Trump, qui n’a cessé de le moquer ces derniers mois. La différence est que Nikki Haley, troisième dans l’Iowa, se trouve désormais seule dans la course face à son ancien patron qui l’avait nommée ambassadrice à l’ONU en 2017, poste dont elle avait démissionné l’année suivante.
Courroux
Sur le papier, la bataille pour l’investiture du Parti républicain est loin d’être jouée. Avec ses victoires dans l’Iowa et le New Hampshire, Donald Trump a obtenu 32 délégués, selon les estimations. Il lui en faudra en tout 1215 pour être désigné comme candidat lors de la convention républicaine à Milwaukee, dans le Wisconsin, en juillet prochain. «Cette course est loin d’être terminée», a rapidement réagi Nikki Haley, reconnaissant sa défaite et félicitant Donald Trump. Elle a rappelé qu’au début de sa campagne il y avait 14 candidats et qu’elle plafonnait à 2% d’intentions de vote.
Dans son discours, pour ne pas laisser le doute s’installer, Nikki Haley avait assuré que «la plupart des Américains ne veulent pas d’une revanche entre Donald Trump et Joe Biden. Le parti qui gagnera sera celui qui mettra en premier à la retraite son candidat octogénaire.» Certes, Joe Biden a 81 ans, Donald Trump 77 ans, mais la candidate n’a pas encore trouvé la solution pour franchir l’obstacle des primaires et s’inviter dans le duel final le 5 novembre prochain. Dans le New Hampshire, elle ne s’en est pas rapprochée. Dans
«Le parti qui gagnera sera celui qui mettra en premier à la retraite son candidat octogénaire»
NIKKI HALEY, CANDIDATE AUX PRIMAIRES RÉPUBLICAINES
cette course de fond, tout est affaire de dynamique et la candidate se persuade qu’elle est sur une pente positive. Suffisant pour freiner la marche triomphale de Donald Trump? Avant de mener campagne chez elle en Caroline du Sud, où aura lieu la prochaine primaire le 24 février, l’ancienne gouverneure devra d’abord en convaincre ses donateurs. Le vainqueur incontestable, Donald Trump, loin de sa posture rassembleuse dans l’Iowa, est apparu très remonté quand il a grimpé sur scène en fin de soirée. L’objet de son courroux: sa dernière adversaire républicaine qui refuse de reconnaître sa supériorité dans les urnes en renonçant, comme tous les autres candidats. Il l’a traitée d’«imposteure», car elle essayait de transformer sa défaite en victoire. Donald Trump souhaiterait déjà se tourner vers sa revanche contre Joe Biden, ayant «quasiment verrouillé» l’investiture républicaine, selon sa campagne.
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